La junte militaire au pouvoir au Niger a accusé la France de chercher à déstabiliser le pays. La révélation a été faite, ce mercredi soir, à travers un communiqué lu à la télévision par le CNSP.
Le CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie) au Niger vient de porter de graves accusations à l’encontre de la France. « Des événements d’une extrême gravité sont en cours au Niger du fait du comportement des Forces françaises et de leurs complices », indique un communiqué lu à la télévision nationale nigérienne, ce mercredi.
« Volonté manifeste de déstabilisation »
Le CNSP poursuit qu’aux environs de 6 heures 30 du matin, une position de la garde nationale du Niger a fait l’objet d’une attaque. Les militaires au pouvoir indiquent par ailleurs ne pas disposer d’un bilan. Seulement, elles accusent les Forces françaises d’avoir, « de manière unilatérale, libéré des éléments terroristes prisonniers ». Lesquels « ont été regroupés dans une vallée ».
Et la junte d’enfoncer : « une réunion de planification s’est tenue dans l’objectif d’attaquer des positions militaires dans la zone des trois frontières ». Selon le colonel Amadou Abdramane, qui a lu le communiqué, la France a fait décoller un avion militaire de N’Djamena, au Tchad. Ajoutant que l’appareil a « volontairement coupé tout contact avec le contrôle aérien à l’entrée de notre espace ». Ce, « toujours dans leur volonté manifeste de déstabilisation », accuse la junte.
Jusqu’où la France est-elle prête à aller ?
Des accusations qui interviennent après celles de fin juillet. En effet, quelques jours après le coup d’Etat, la junte putschiste avait accusé la France de préparer une opération militaire pour libérer le Président Mohamed Bazoum. Laquelle opération, toujours selon les militaires putschistes, devait se faire en partenariat avec la CEDEAO. On sait toutefois que l’institution sous-régionale avait fixé un ultimatum à la junte. Celui-ci ayant expiré dimanche sans action aucune.
La France est-elle coupable de ces allégations ? Rien n’est moins sûr. L’on sait toutefois que Paris semble avoir des intérêts réels au Niger. Militairement, près de 2000 éléments français sont stationnés dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. De plus, la France y exploiterait de l’uranium. Toutes choses qui pourraient justifier toutes ces agitations de Paris après le coup de force. Reste à savoir jusqu’où la France est prête à aller pour défendre ses intérêts.