Si la médiation arabe est écartée dans la perspective de mettre fin aux tensions entre le Maroc et l’Algérie dont les relations diplomatiques sont rompues sur une décision d’Alger, la France pourrait bien être l’interlocutrice parfaite dans le rapprochement entre les deux pays. D’autant que l’Hexagone « a une responsabilité dans l’état des relations entre l’Algérie et le Maroc ».
La France, pointée d’avoir une responsabilité dans la situation actuelle ponctuée de relations tendues entre les deux pays voisins en Afrique du Nord, pourrait bien jouer le rôle de médiateur entre le Maroc et l’Algérie. Son rôle dans le rapprochement entre les deux pays pourrait être déterminant, estime Noureddine Boukrouh, ex-ministre algérien, par ailleurs analyste politique. Depuis le 24 août dernier, l’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc.
Dans une interview accordée au journal Sputnik, Noureddine Boukrouh indique que « la France avait le poids nécessaire pour résoudre le problème du Sahara Occidental, à sa naissance, avant qu’il ne prenne la complexité qui le caractérise aujourd’hui où la facture d’une solution sera plus lourde à payer qu’entre les années 1975 et 1979. Elle ne l’a pas fait, car elle ne voulait pas d’un nouvel État au Maghreb ».
« La France a une part de responsabilité dans ce qui s’est passé au Sahara Occidental entre 1975 et 1979 où elle a été un acteur, et par conséquent dans l’état des relations entre l’Algérie et le Maroc », accuse l’analyste qui se dit convaincu que la France « ayant été partie prenante, elle pourrait contribuer à la recherche d’une solution régionale. Un Maghreb déstabilisé, ruiné et en guerre, ne lui profitera absolument pas ».
L’ancien ministre algérien estime par ailleurs que « la France pourrait jouer un rôle déterminant pour non seulement débloquer la situation, mais aussi résoudre une bonne fois pour toutes le conflit du Sahara, qui bloque la construction de l’Union du Maghreb arabe ». Privilège qu’Alger a retiré aux pays arabes, avec une sortie du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui évoque une décision diplomatique irréversible.
Le samedi 11 septembre, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a indiqué à ceux qui militaient pour l’introduction de la question des tensions entre le Maroc et l’Algérie, dans l’ordre du jour du prochain sommet de la Ligue des Etats arabes que « la décision de rompre les relations diplomatiques ne fait pas l’objet de discussion ou de délibération en tant que décision souveraine, définitive et irréversible ».
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