Les disparités Nord/Sud en matière de NTIC sont manifestes et la question est de savoir si l’Afrique pourra faire face. La civilisation du savoir va-t-elle imposer des inforiches et des infopauvres ?
Les disparités entre le Nord et le Sud en matière de Nouvelles Technologies ne sont un secret pour personne, c’est pourquoi les IIèmes rencontres africaines du Forum Intelligence Economique et Développement qui se déroulent à Paris les 29 et 30 novembre ont décidé de mettre sur le tapis des discussions le problème de la fracture numérique. »
Il existe des pays qui ne figurent même pas sur les statistiques concernant les NTIC, on les appelle les PMA, les pays les moins avancés. Entre eux et les autres, il y a un réel fossé numérique « , souligne Roger Dehaybe, l’administrateur général de l’agence intergouvernementale de la Francophonie.
Discours nuancé
Mais le discours est nuancé. Plus que de combler la fracture numérique, ce qui paraît important aujourd’hui pour certains, c’est que le Continent crée des opportunités numériques. » Il s’agit aujourd’hui de passer d’une vision à de l’action. Il n’est plus besoin pour l’Afrique de redéfinir l’utilité des NTIC, il faut qu’elle passe à leur mise en place. Sachant qu’il n’y a pas de recette miracle ni universelle, chaque pays doit définir ses priorités « , explique Karima Bounemra Ben Soltane, la directrice du service d’information pour le développement de la Commission économique pour l’Afrique.
» Il ne s’agit pas de se demander si l’Afrique peut combler le fossé numérique mais plutôt de trouver des solutions pour le combler « , poursuit Karima Bounemra Ben Soltane. Il s’agirait d’introduire les NTIC dans les budgets nationaux, de mettre au point des systèmes de coordination des initiatives, de faire jouer les avantages comparatifs et d’impliquer le secteur privé.
Optimisme
» En 1995, il y avait 30 millions d’utilisateurs au Nord et 3 millions au Sud. En 2000, on en compte 230 millions au Nord et 83 au Sud. C’est encourageant puisque l’écart qui était de 1 à 10 est passé de 1 à 3, voire moins, car on sait qu’en Afrique l’utilisation de l’Internet est communautaire « , explique Yves Hardy, journaliste. Il ne nie cependant pas que l’Afrique a encore beaucoup de progrès à faire, notamment en matière d’infrastructures, de solvabilité des clients et même de capacité à utiliser Internet. » Le fossé paraît incontournable mais il ne faut pas désespérer. L’Afrique, malgré ses handicaps, a plusieurs atouts que les NTIC peuvent valoriser. Par exemple son incroyable potentiel culturel « , précise Jérôme Bindé de l’Unesco.