Considérant que les militaires au pouvoir au Niger sont illégitimes, les États-Unis viennent de couper une aide programmée d’environ 500 millions de dollars. Biden rejoint ainsi les principaux pays européens. Mais la fin de l’aide occidentale au Niger aurait des conséquences importantes sur le pays, tant sur le plan économique que social.
D’importantes conséquences économiques
L’aide occidentale représente une part importante des ressources du Niger. En effet, en 2022, l’aide publique au développement (APD) représentait 10,7% du PIB du Niger, soit environ 1,5 milliard de dollars. Cette aide est principalement destinée au développement des infrastructures, de l’éducation et de la santé.
La fin de l’aide occidentale entraînera donc une baisse significative des investissements publics dans ces domaines. Cela aura un impact négatif sur la croissance économique du pays et l’emploi. Mais aussi et surtout sur les conditions de vie de la population et le développement, car l’éducation et les infrastructures sont des investissements sur l’avenir.
Des conséquences sociales dramatiques
Mais plus qu’économique, la fin de l’aide occidentale aurait surtout des conséquences sociales. Car l’aide est essentielle pour répondre aux besoins humanitaires du pays.
Le Niger est l’un des pays les plus pauvres du monde. Il est confronté à de nombreux défis, notamment la pauvreté, la malnutrition, les maladies et les conflits armés. L’aide occidentale permettait de fournir une assistance aux populations les plus vulnérables, notamment les enfants, les femmes et les personnes déplacées.
La fin de ce soutien va donc entraîner une augmentation des besoins humanitaires, ainsi qu’une baisse de la qualité de l’assistance fournie. Avec un impact négatif sur la santé et le bien-être de la population, surtout que de nombreuses ONG ont quitté le pays en raison des risques.
Une vision politique derrière l’arrêt de l’aide occidentale
Il est logique d’imaginer que la fin de l’aide occidentale puisse avoir des conséquences politiques. Elle pourrait fragiliser le gouvernement et le rendre plus susceptible de se tourner vers des pays non démocratiques ou des acteurs non étatiques, notamment les groupes armés comme Wagner. Cela pourrait aggraver l’instabilité politique et sécuritaire au Niger.
Il faut donc pour le Niger trouver une compensation financière auprès d’autres pays, africains, arabes, voire la Russie ou la Chine. Sinon la situation sociale du pays risque de se tendre et favoriser encore la montée des groupes terroristes.