Le 1er mai est l’occasion pour les Africains de manifester et faire des doléances au gouvernement sur leurs conditions de travail. Petit tour d’horizon sur le déroulement de ce jour férié sur le continent.
En Afrique, la fête du travail est synonyme de manifestation, de rassemblement autour d’une cause commune. Cette année, à la suite de la chute de certains dirigeants africains, la fête du travail est placée sous le signe de revendications sociales fortes. L’occasion pour les travailleurs de remettre leurs cahiers de doléances à leurs dirigeants.
Le 1er mai sous le signe de la crise sociale
Au Cameroun, les travailleurs africains prennent une journée pour réfléchir sur leurs conditions de travail car ils estiment que le 1er mai est un jour avant tout festif.
Au Sénégal, la Confédération nationale des travailleurs (Cnts), qui comptabilise 76 organisations syndicales, a prévu d’organiser le défilé à Dakar et dans les régions du pays afin de donner un caractère plus symbolique au défilé. A l’issue de celui-ci, un cahier de doléances sera remis au président de la République, Macky Sall. Le pays de la Téranga doit faire face à plusieurs problèmes sociaux, tels que le faible pouvoir d’achat des travailleurs, la grève des fonctionnaires dans l’enseignement secondaire, ou encore les salariés qui travaillent parfois durant plusieurs mois sans être rémunérés. Selon le secrétaire général de la Cnts, il faut « lutter pour l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs ». Pour le secrétaire général de la confédération des syndicats autonomes, Mamadou Diouf, « l’augmentation des salaires et la sécurisation de l’emploi est au cœur de nos priorités ».
La situation des travailleurs est tout aussi préoccupante en Guinée Conakry. Des organisations syndicales se sont engagées à les améliorer. Selon Guineeconakry.info, la crise au sommet du mouvement syndical devrait prendre fin sous peu. Un malaise provoqué par des désaccords fréquents entre les plus importantes organisations syndicales du pays.
La fête du travail sous fond de crise politique
Pour d’autres pays du continent, le 1er mai est synonyme de renouveau. En Libye, c’est la première fois depuis des décennies que la fête du travail est célébrée. Sous l’ère de l’ex-dirigeant Mouammar Khadafi, le 1er mai était considéré comme une fête de l’asservissement. Tous les travailleurs libyens travaillaient ce jour là.
Au Mali, un des principaux syndicats, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), a déclaré dans un communiqué que la situation au nord du pays l’obligeait à renoncer à ce jour de manifestation.
Cette organisation syndicale a préféré organiser des activités venant en aide aux populations du nord du pays. Des conférences de presse, des débats, des activités de don du sang et une marche de soutien avec remise de certificat de reconnaissance aux forces armées et de sécurité auront lieu ce mardi.
En Algérie, l’union générale des travailleurs algériens la fête du travail sera célébrée à Tamanrasset, au sud du pays et non à Alger. Ce choix est du au fait que le pays est à la veille des élections législatives. Le syndicat se félicite par ailleurs des avancées sociales réalisées dans le pays depuis plusieurs années.
La fête du travail se veut festive, cependant les travailleurs attendent beaucoup de leurs gouvernements respectifs.
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