Alger fête l’été en musique. Ce vendredi, la capitale algérienne résonnera aux sons du music-hall et du oud. Une Fête de la musique initiée par le Centre culturel français, rejoint cette année par la radio algérienne El Bahdja. Programme des festivités par Yves-Jacques Cabasso, directeur du Centre culturel français d’Alger.
Afrik : Comment est née l’idée de transporter la Fête de la musique à Alger ?
Yves-Jacques Cabasso : Il y a quelques années des célébrations de ce genre existaient en Algérie. Mais lorsque j’ai pris mes fonctions au Centre culturel français, elles n’avaient plus cours. L’an dernier, nous avons donc décidé de renouer avec ces festivités. Et d’instaurer une Fête de la musique qui pour sa première édition a rassemblé quelque cinq mille personnes.
Afrik : Y a-t-il des changements cette année ?
Yves-Jacques Cabasso : La grande nouveauté cette année, c’est le partenariat qui s’est établi entre le Centre culturel français et la radio algérienne El Bahdja. Au départ la radio algérienne projetait de faire de cette Fête de la musique un hommage au music-hall algérien. Elle a commencé à préparer cette commémoration sans nous associer à sa genèse. Ce n’est que par la suite que les organisateurs, qui s’essoufflaient un peu financièrement, sont venus nous proposer un partenariat. A ce moment-là, nous avions nous-mêmes un projet, qui consistait à déplacer une grande tête d’affiche et provoquer également une rencontre du public avec Bali, grand musicien de oud (sorte de luth). Mais nous avons trouvé que cela avait plus de sens de favoriser une initiative locale. Et nous avons revu notre programme en conséquence.
Afrik : Quel est le programme définitif des festivités ?
Yves-Jacques Cabasso : La première partie de la Fête sera assurée par Bali et son orchestre féminin à l’Agora de Riad El Feth. Et la deuxième partie au Théâtre national d’Alger consacrera le music-hall algérien des années 40 et 60, avec un spectacle intitulé » On m’appelle l’Orientale « . Pour l’occasion deux orchestres se réuniront sur scène. Les neuf musiciens de l’orchestre à cordes de la radio algérienne et le groupe français Barrio Chino. Le tout agrémenté des voix des chanteuses Amina Mona, Sylvie Aniorte Paz et Mona. Et à l’issue des deux concerts, tous les musiciens se rejoindront pour un grand boeuf.
Afrik : A quel type de public ce spectacle s’adresse-t-il ?
Yves-Jacques Cabasso : A tous les publics, et surtout les jeunes. La musique de Bali est à la fois traditionnelle et très contemporaine. Avec des accents de blues qui devraient plaire au public jeune. Nous attendons cette année 5 à 6 000 personnes.
Afrik : Encouragez-vous également les prestations de petits groupes en marge des grands concerts ?
Yves-Jacques Cabasso : Nous commençons modestement. Les choses sont encore trop fragiles pour favoriser les petites productions. Et je pense que ce n’est pas vraiment une préoccupation des Algériens d’aller jouer dans les rues.
Afrik : Quelles sont les sources de financement dont vous disposez ?
Yves-Jacques Cabasso : Le plateau technique est mis à disposition par l’office du Riad El Feth. Le groupe Barrio Chino est hébergé et restauré par la radio algérienne. Et nous prenons en charge les cachets pour les prestations et les déplacements des musiciens.
Afrik : Avez-vous l’espoir que dans les années à venir, l’Algérie prenne entièrement en charge l’organisation de cette fête ?
Yves-Jacques Cabasso : Les algériens célèbrent déjà pas mal de commémorations internationales, journée de la femme et autres. Il n’y a pas de raison qu’ils ne s’approprient pas celle-là dans les années qui viennent. Même si pour ma part, je préférerais que ces manifestations ne se limitent pas à une journée par an.
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