La famine qui frappe le Nord-Est du Kenya a déjà fait une trentaine de morts. Lors de son allocution du nouvel an, dimanche, le Président Mwai Kibaki a déclaré l’état de catastrophe naturelle à cause de la sécheresse qui a provoqué ce drame. Il a demandé à la nation et à la communauté internationale de réunir 128 millions d’euros pour venir en aide aux 2,5 millions de Kenyans menacés par la faim.
Une trentaine de personnes sont mortes de faim dans le Nord du Kenya. Face à la famine, le Président de la République Mwai Kibaki a déclaré l’état de catastrophe naturelle. Selon le quotidien national The Standard, « le nombre de victimes pourrait être plus élevé que le bilan actuel car les communautés d’éleveurs musulmans vivant dans la région enterrent leurs morts dans les vingt-quatre heures suivant le décès ». Les poches de famine sont concentrées dans certains districts du Nord, de l’Est et du Sud. Les autorités indiquent qu’elle menace 2,5 millions de personnes, soit 10% de la population, pendant les six mois à venir. Le chef de l’Etat a expliqué, dimanche lors de son allocution du nouvel an, que la sécheresse avait provoqué la faiblesse des récoltes et la diminution du bétail, provoquant une famine meurtrière.
128 millions d’euros pour aider 2,5 millions de personnes
Les enfants ont payé, et paient encore, un lourd tribut à la faim. « Plus de 70 enfants ont été hospitalisés pour malnutrition et dysenterie. Le personnel médical estime que des milliers de personnes vont mourir si rien n’est fait immédiatement », poursuit The Standard. Certaines organisations considèrent toutefois qu’il est encore trop tôt pour juger si la situation est aussi grave, mais soulignent qu’elle pourrait rapidement le devenir.
« La nourriture est un droit élémentaire pour chaque Kenyan. Mon gouvernement n’épargnera donc aucun effort pour assurer que chaque Kenyan ait accès à cette nécessité élémentaire », a indiqué Mwai Kibaki. Il a donc fait appel à la nation et à la communauté internationale pour réunir les 11 milliards de shillings (environ 128 millions d’euros) qu’il estime indispensables pour s’attaquer à l’urgence de la situation. Une somme à laquelle le gouvernement kenyan pourra participer à hauteur de près de 2 milliards de shillings (environ 23 millions d’euros). Les autorités devraient allouer « 3,5 millions d’euros au rachat du bétail affaibli des éleveurs sinistrés ».
Le Président a par ailleurs souligné le besoin d’une assistance pour juguler les problèmes qui découlent de la famine. Comme les problèmes de « provision d’eau pour les gens et les animaux, d’éducation, de soins, de réapprovisionnement du bétail et de la provision de graines pour les fermiers en prévision de la prochaine récolte », énumère le journal national The Nation. Des militaires et des organisations humanitaires se chargent déjà de la distribution d’aide alimentaire. Mais beaucoup de Kenyans vivent sur leurs dernières réserves.