Ravagé par le conflit qui oppose le Président Kiir à son ancien Yice-président Riek Machar, le Soudan du Sud risque d’être frappé par la famine dans les toutes prochaines semaines, si une aide massive n’est pas mobilisée, selon des agences humanitaires.
Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme. Ravagé par le conflit qui oppose, depuis décembre 2013, le Président Kiir à son ancien Vice-président Riek Machar, pour une lutte du pouvoir, le Soudan du Sud risque d’être frappé par la famine dans les toutes prochaines semaines, si une aide massive n’est pas mobilisée, ont-elles prévenu.
« Si le conflit au Soudan du Sud continue, et que l’aide n’augmente pas, alors il est probable que d’ici août des régions localisées du Soudan du Sud sombreront dans la famine », a affirmé, dans un communiqué, le Comité d’urgence britannique pour les catastrophes (DEC), qui chapeaute 13 ONG.
« Il y a un risque très réel de famine »
Selon le responsable de DEC, Saleh Saeed, « il y a un risque très réel de famine dans certaines régions », ajoutant que des millions de personnes font face à une crise alimentaire extrême. Ce sanglant conflit a déjà fait des milliers, voire des dizaines de milliers de morts et plus de 1,5 million de personnes ont été déplacées depuis que la guerre a éclaté à la mi-décembre 2013 dans le plus jeune Etat du monde, amputé du Soudan. Selon Saleh Saeed, son organisation « a moins de la moitié de l’argent nécessaire pour aider à empêcher que la crise alimentaire qui se développe au Soudan du Sud ne vire à la catastrophe ».
L’ONU démunie
Même l’ONU est de plus en plus démunie face à ce conflit meurtrier, ne disposant pour l’instant que 40% des fonds nécessaires pour l’aide humanitaire. Or, il manque encore plus d’un milliard de dollars (760 million euros). Selon les experts de l’ONU, les pluies devraient être cette année dans la moyenne ou légèrement en-dessous. La crise alimentaire est provoquée par les combats et leurs répercussions, notamment sur les activités agricoles, non par des conditions climatiques extrêmes. Les combats au Soudan du Sud ont éclaté à la mi-décembre entre les hommes de l’ancien vice-président et rebelle Riek Machar et les troupes de l’armée régulière fidèle au président Kiir. Ce dernier accuse son rival de vouloir s’emparer du pouvoir par un coup d’Etat. De son côté, son opposant lui avait demandé de quitter le pouvoir au plus vite sous peine de prendre les armes.
Ce conflit, né d’une lutte pour le pouvoir entre les deux hommes, a été émaillé d’atrocité et de massacres commis par les deux parties. Bien que les belligérants ont conclu, le 10 juin, un troisième accord de cessez-le-feu et se sont engagés à former un gouvernement de transition dans les 60 jours, les combats se poursuivent toujours dans le pays, et les discussions pour la paix sont à l’arrêt. A tel point que la représentante de l’ONU au Soudan du Sud a réclamé à la communauté internationale de faire pression sur les belligérants pour que les hostilités cessent et qu’un accord de paix soit enfin signé. En attendant, ce sont comme à l’habituée les populations qui payent le plus lourd tribut de cette situation intenable.