L’organisation des nations unies pour l’Alimentation et l’agriculture (FAO) a publié ce mardi son dernier rapport sur l’insécurité alimentaire dans le monde en 2008. Le document fait état de l’aggravation de la famine dans les pays en développement, en particulier en Afrique subsaharienne. Dans cette zone, la République démocratique du Congo contribue largement au phénomène.
La faim gagne du terrain dans le monde, surtout en Afrique. Quarante millions de personnes supplémentaires ont rejoint cette année la catégorie des sous-alimentés, indique, dans son dernier rapport L’état de l’insécurité alimentaire dans le monde, l’organisation des nations unies pour l’Alimentation et l’agriculture qui pointe du doigt la hausse des prix des denrées alimentaires.
Au total, la FAO estime le nombre d’affamés dans le monde à 963 millions en 2008, contre 923 millions l’année précédente. Et la grande majorité de cette population sous-alimentée vit dans les pays en développement où ils étaient, en 2007, 907 millions. Selon le document de l’organisation des Nations Unies, sept pays rassemblent [[Inde, Chine, République démocratique du Congo, Bangladesh, Indonésie, Pakistan et Ethiopie]], à eux seuls, 65% de ces personnes. Parmi eux, la République démocratique du Congo et l’Ethiopie. Il est évident que des progrès dans ces pays très peuplés pourraient avoir d’importantes répercussions sur la diminution générale de la faim dans le monde, indique le rapport.
En Afrique subsaharienne, 236 millions de personnes, soit près d’un habitant sur trois, souffraient de faim chronique en 2007. Cette partie du monde possède la plus forte proportion de personnes sous-alimentées par rapport à la population totale, selon le rapport de la FAO.
Des progrès en Afrique sub-saharienne
La RDC, à elle seule, contribue en grande partie à l’augmentation du nombre de sous-alimentés en Afrique sub-saharienne. Selon le rapport, ce pays constamment déchiré par des conflits de grande ampleur, a vu son nombre de personnes souffrant de faim chronique passer de 11 à 43 millions entre 2003 et 2005, alors que la proportion de personnes sous-alimentées augmentait de 29 à 76 pour cent.
Mais le tableau n’est pas totalement sombre, puisque dans son ensemble, l’Afrique subsaharienne, a fait des progrès. D’après le rapport, la proportion de personnes souffrant de faim chronique est passée de 34% (1995-97) à 30% (2003-2005). Le rapport cite le Ghana, le Congo, le Nigéria, le Mozambique et le Malawi comme les pays qui ont réussi à diminuer considérablement la part de leur population sous-alimentée.
Dans d’autres pays africains, les progrès réalisés ont été annulés par les récentes hausses des prix des denrées alimentaires. Et selon l’organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’agriculture le problème de la faim dans le monde pourrait s’aggraver davantage en raison de la crise financière qui frappe l’économie réelle d’un nombre croissant de pays.
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