L’assemblée générale de la FAO à Rome a élu Luc Guyau, un Français, président de cette organisation internationale en charge d’éradiquer la faim dans le monde. Il s’agit d’une première pour cette agence de l’ONU. Le Sénégalais Jacques Diouf demeure le directeur général.
L’innovation est ailleurs. En effet, pour la première fois, c’est un agriculteur, un syndicaliste paysan qui a été élu par les 190 membres de la FAO. Dans l’espoir sans doute que les émeutes de la faim ne seront plus que des mauvais souvenirs. D’un autre âge, d’un autre temps…
La faim justifie les moyens… Au propre et au figuré. Sans les
moyens, il n’ y a pas de Fin. The end. Le cauchemar de la famine en Afrique se perpétuera. Du reste, Jacques Diouf s’époumone depuis des lustres dans le désert de la fameuse Communauté Internationale pour rappeler que les moyens pour en finir avec la malnutrition existent. Mais la volonté politique est abonnée absente.
Il faut reconnaître qu’il n’existe pas de Conseil de Sécurité Alimentaire de
l’ONU… Ce fléau, la malnutrition, progresse dans le monde. Elle frappe plus d’un milliard d’êtres humains. Le Continent noir est particulièrement touché.
La guerre des terres arables a d’ores déjà commencé. La Chine, avec
10% des terres fertiles, doit nourrir 22% de la population de la Planète. Elle doit acheter de la terre. Question de survie et de vision stratégique. Du reste, elle n’est pas le seul pays à s’être engagé dans cette conquête mondiale alimentaire. Cette course effrenée à la bouffe.
Manger est une nécessité vitale universelle. En effet, la Corée du sud a acheté des terres en Argentine et à Madagascar. Le Japon en Egypte pour le sucre et l’huile végétale. L’Inde et la Malaisie ne sont pas en reste. La France est aussi de la partie. En Ukraine et en Roumanie. Selon les ONG de l’international Land Coalition, 30 millions d’hectares auraient fait l’objet de transactions rien qu’au premier trimestre 2009…
Les enjeux sont gigantesques. Faut-il rappeler que l’Afrique compte -désormais- plus d’un milliard d’habitants ? Presque autant que la Chine et l’Inde, les grands pays émergents. Faut-il rappeler que le temps de compter sur l’Aide humanitaire est révolu. Contrairement a une mythologie ancrée dans la mémoire universelle : toutes les rivières ne font pas des grands fleuves…
Faut-il enfin rappeler que ventre affamé n’a point d’oreilles. Ni à l’école… Encore moins dans la rue. Dans la brousse. Dans la forêt. Sinon la kalachnikov. L’urgence des urgences, d’éradiquer la faim.
|Bolya Baenga, auteur de La profanation des vagins. Le viol, arme de destruction massive, Editions Le Serpent à Plume, 2005.
Dernier ouvrage paru : la profanation des vagins, le Serpent à plume, 2005.|