La victoire de Joseph Kabila sur Etienne Tshesekedi n’est pas seulement contestée par les partisans de l’opposition restés au Congo. De Bruxelles à Washington la diaspora congolaise a également fait entendre son mécontentement, organisant régulièrement des manifestations contre le président sortant.
« Kabila dégage ! » C’est le principal slogan adopté par la diaspora congolaise qui s’est mobilisée depuis le début de l’élection présidentielle du 28 novembre à travers le monde pour soutenir l’opposition. Elle n’a cessé de manifester dans les rues des capitales occidentales, Paris, Londres, Bruxelles, Washington, Toronto… dénonçant des « fraudes scandaleuses » dans le scrutin. L’expression loin des yeux loin du cœur ne s’applique donc pas à cette diaspora congolaise très politisée et soucieuse du déroulement des évènements en République démocratique du Congo (RDC). Elle n’a toujours pas digéré la victoire de Joseph Kabila qui a recueilli 49% des voix contre le leader de l’opposition Etienne Tshesekedi qui a obtenu 32% des suffrages.
Prêts à tout pour faire entendre leurs voix, les manifestants congolais ont été nombreux à être interpellés dans les capitales européennes à la suite d’affrontements avec les forces de l’ordre. Pas plus tard que samedi, à Londres, au moins 143 personnes ont été arrêtées lors d’une marche qui a rassemblé plus de 500 personnes protestants contre la réélection du président Kabila au lendemain de l’annonce des résultats. « C’est un assassin, personne n’a voté pour lui. Nous ne voulons pas de lui au Congo !», scandaient-ils, brandissant des portraits d’Etienne Tshesekedi. Selon la police londonienne, des manifestants ont été interpellés pour violence. Et certains d’entre eux n’ont pas respecté la ligne autorisée pour la manifestation, bloquant une avenue près des bureaux du Premier ministre David Cameron.
Le bras de fer contre les fraudes
En RDC, des violences sont toujours à craindre. Le climat reste tendue dans le pays car l’opposition n’a pas baissé les armes et maintient sa position, continuant à dénoncer des fraudes dans le scrutin. Elle conforte d’autant plus sa position que l’ONG centre Carter créé par l’ex-président américain Jimmy Carter a pointé du doigt une multitude d’irrégularités qui décrédibilisent l’élection présidentielle. L’organisation estime que les résultats provisoires annoncés par la Commission nationale indépendante (CENI) « manquent de crédibilité ». Elle souligne que des milliers de résultats de bureaux de vote ont disparu à travers le pays.
Tout en reconnaissant « des erreurs dans le processus électoral », Joseph Kabila a riposté lundi indiquant que « la crédibilité des résultats ne pouvait pas être remise en cause ». Des propos appuyés par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui, en réponse aux observateurs du Centre Carter, a martelé que les élections étaient acceptables et que la non-prise en compte de 3 449 bureaux de vote ne changeait rien au classement final dans la course à la présidence. Le bras de fer entre le pouvoir et l’opposition ne cessera pas de si tôt.
Vidéos des manifestations de la diaspora congolaise à Bruxelles et Paris.
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