Au moment où l’Etat algérien par le de développer des passerelles et des liens entre la communauté algérienne établie à l’étranger avec son pays d’origine, nos compatriotes, que ce soit ceux qui vivent en France, aux Etats-Unis ou au Canada réclament encore des facilités pour le rapatriement des personnes décédées dans l’Hexagone vers l’Algérie.
Les associations et les représentants des Algériens établis à l’étranger qui ont pris part, hier, à l’ouverture du colloque sur «la communauté algérienne établie à l’étranger», en présence du chef du gouvernement, à la Résidence «El-Mithaq», ont tous affirmé que ce colloque est «une bonne initiative». Mais, force est de constater qu’aucune association n’a caché son scepticisme quant au développement des liens entre les deux parties. Les associations présentes ont saisi l’occasion pour déballer les problèmes auxquels se trouve confrontée la communauté algérienne vivant à l’étranger qui souffre d’une absence totale d’un encadrement de la part de l’Etat algérien. «Il faut d’abord commencer par les choses simples, comme par exemple trouver des mécanismes qui facilitent le rapatriement des Algériens décédés dans l’Hexagone vers leur pays d’origine, et parler ensuite de projets d’investissements et de transferts de savoir et ainsi de suite», nous dira M. Badaoui, président du syndicat des Algériens de l’Europe (France) en ajoutant «des Algériens sont enterrés dans des conditions déplorables en France faute de moyens».
Le problème ne se pose pas uniquement en France, mais aussi pour les Algériens qui vivent aux Etats-Unis et au Canada. Le président du centre culturel algérien à Montréal, Mahi Djiba a plaidé pour la création d’une structure qui ne prendra pas uniquement en charge la question du rapatriement des corps vers le pays mais aussi l’ensemble des problèmes de la communauté algérienne établie à l’Etranger.
Mieux encadrer la diaspora
Le professeur Hamid Kherief établi aux Etats-Unis a, de son côté, exposé les problèmes de la communauté algérienne qui ne cesse d’augmenter d’année en année, en Amérique. «28.000 Algériens vivent, aujourd’hui, aux Etats-Unis et on compte chaque année 2.000 à 3.000 Algériens qui arrivent». Et d’indiquer que pour toute cette communauté et avec l’étendue du territoire américain «nous ne disposons et ce, depuis 1977 que d’un seul service consulaire». Proposant sans réserve et gratuitement ses services, M. Kherief, dit ne pas trouver d’écoute et d’interlocuteur qui puissent faciliter la tâche. «Je vous cite un exemple qui illustre bien la situation. J’ai collecté deux conteneurs de bouquins pour un don à mon pays. J’ai demandé l’aide de l’Etat algérien pour le transport vers l’Algérie. Mais je n’ai pas eu de réponse. Ces bouquins sont restés bloqués aux Etats-Unis pendant deux ans, jusqu’à l’intervention de l’UNESCO qui a décidé de les envoyer en Côte d’Ivoire».
La séance de la matinée a été clôturée par une intervention d’une représentante d’association en France. Celle-ci a cité plusieurs problèmes rencontrés par la communauté algérienne établie en France, dont la cherté du transport aérien. «Essayer d’aider cette communauté algérienne établie en France, sinon ce n’est pas la peine de nous appeler pour les urnes», a-t-elle conclu.
160 mineurs algériens vivent dans la rue à Marseille
Le chercheur du CREAD d’Alger, Musette Mohamed Saib a tenté, à travers son intervention, de démontrer les caractéristiques de la migration algérienne sans faire abstraction des caractéristiques communes de la migration maghrébine. Il a précisé, tout en se basant sur des rapports de l’administration française que pas moins de 160 mineurs algériens errent dans les rues de Marseille. Il a également fait état du retour non encadré et non contrôlé des émigrés vers leur pays. Selon lui 5.000 Algériens sont rentrés définitivement au pays entre la période 2001-2006, dont 70% étaient des salariés à l’étranger. «Depuis 1990 l’Etat algérien ne contrôle plus, ni les 27.000 Algériens qui partent chaque année vers la France, ni ceux qui retournent au pays.
40.000 Algériens vivent en Israël
Le chercheur algérien Musette a qualifié le rapport de la Banque mondiale sur le sujet migrant algérien «d’erroné». Il a précisé que la Banque mondiale avait évoqué, dans son dernier rapport, que la grande majorité des émigrés algériens vivent en premier lieu en France, en deuxième position en Espagne et troisième position en Israël. Le chercheur a précisé que le rapport fait état de 40.000 Algériens établis en Israël. Mais après des recherches, j’ai pu démontrer qu’il y a uniquement 25.000 personnes qui sont nées en Algérie et qui vivent en Israël. Il s’agit de personnes nées en 1948 et qui ont quitté l’Algérie en 1960 et 1964.
M. Aziza, pour El Watan