L’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes sont actuellement les deux régions du monde déplorant les plus fortes pertes de forêts. C’est une conclusion du dernier Rapport mondial sur la situation des forêts, publié mardi par l’Organisations des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
« L’Afrique, qui représente environ 16 pour cent de la superficie boisée totale du monde, a perdu plus de 9 pour cent de ses forêts entre 1990 et 2005 », précise le rapport présenté à l’ouverture de la 18ème session du Comité des forêts.
Néanmoins, le rapport souligne « les effets positifs à la fois de la prospérité économique et de la gestion forestière judicieuse », notant que plus de 100 pays ont institué des programmes forestiers nationaux.
« De nombreux pays ont montré leur volonté politique à améliorer l’aménagement forestier en révisant les politiques et législations et en renforçant leurs institutions forestières », a déclaré M. David Harcharik, directeur général-adjoint de la FAO.
« Une attention croissante est consacrée à la conservation des sols, de l’eau, de la diversité biologique et d’autres richesses environnementales »,a-t-il ajouté.
Mais il note dans le même temps que: « les pays qui doivent relever les défis les plus sérieux pour atteindre un aménagement durable des forêts sont ceux où sévissent la pauvreté extrême et les troubles civils ».
20.000 hectares de forêt disparaissent par jour
On rappelle que le couvert forestier de la Planète s’élève à près de 4 milliards d’hectares, soit environ 30 pour cent des superficies émergées. Mais la FAO souligne que la perte nette de forêts s’établit à 7,3 millions d’hectares par an, soit 20.000 hectares par jour, l’équivalent de deux fois la taille de Paris, la capitale française.
Le rapport note que les institutions forestières se renforcent dans divers pays allant dans le sens d’une meilleure participation des populations aux prises de décision.
Mais cela n’a pas réduit la coupe illégale qui augmente dans certains pays. Il s’y ajoute les feux de forêt qui pourraient s’aggraver si le climat de la Planète continue à se réchauffer, indique le rapport.
« Il est de plus en plus manifeste que les forêts seront profondément marquées par les changements climatiques (on s’attend notamment à des dégâts croissants causés par la forte incidence des incendies, des parasites et des maladies) », précise la FAO.
D’ailleurs, le rapport précise que: « depuis l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto en 2005, les nouveaux investissements dans les forêts visant à atténuer les changements climatiques ne sont pas à la hauteur des prévisions ».