La dernière leçon d’Aubade : délocaliser en Tunisie


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Aubade, l’une des plus importantes marques de lingerie fine en France, a annoncé mercredi qu’elle délocalisait ses activités d’assemblage en Tunisie. Raison évoquée : résister à la concurrence chinoise.

Aubade se délocalise vers la Tunisie. Le producteur de lingerie fine, qui jouit d’une importante notoriété sur le marché français, a choisi de transférer ses activités d’assemblage vers ce pays. Elle y réalisera dorénavant 95% de ses opérations dans ce domaine. Objectif : résister à la concurrence asiatique qui pourrait lui coûter, cette année, selon Felix Sulzberger, directeur général de Calida, groupe suisse auquel appartient la marque Aubade, « 10% (de ses ventes) sur l’ensemble de l’année ». Le coût de la main d’œuvre tunisienne serait « deux à trois fois inférieur », comparé à celui de la main d’oeuvre française, indique Gaëlle Josse, consultante chez Percepta, filiale du groupe Xerfi spécialisé dans les études de marché.

Réduire les coûts pour résister aux Chinois

Le producteur de lingerie a ainsi annoncé, mercredi, la suppression de 180 postes sur 283 dans ses deux sites de la Trimouille et de Saint-Savin situés dans le département de la Vienne. Elle regroupera désormais ses activités sur l’unique site de Saint-Savin qui devrait être consacré à «la logistique d’expéditions», rapporte L’Usine Nouvelle. Les économies réalisées devraient permettre à Aubade de faire face à l’invasion des produits de lingerie chinoise sur le marché français. En 2005, leur importation a augmenté en valeur de 40,6%. « A la base, les Chinois étaient spécialisés dans la production de lingerie très bas de gamme, explique Mme Josse, mais l’on constate une montée en gamme. Avec la levée des quotas sur le textile au 1er janvier 2005, de plus en plus de distributeurs s’approvisionnent dans ce pays au détriment de certaines grandes marques françaises ».

Après Lejaby, en octobre 2005, qui s’est délocalisé en Asie du Sud-Est, d’où elle produit pour approvisionner le marché européen, et Barbara qui a également opté pour la Tunisie, Aubade cède à la pression du marché. Mais ne renonce pas au label « made in France » qui contribue à la notoriété de la marque. Pour Gaëlle Josse, le fabricant de lingerie organisera sa production de telle sorte qu’elle puisse conserver cette marque de prestige. L’entreprise avait jusqu’ici, en France, 472 salariés pour un chiffre d’affaires de moins de 50 millions d’euros. Aubade maintiendra dans l’Hexagone, indique L’Usine Nouvelle, «ses activités stratégiques» comme la création des modèles et la recherche et développement.

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