Le ministère du Tourisme sénégalais n’existe plus depuis trois mois. La filière tourne au ralenti et, à la veille de l’ouverture de la saison touristique 2001-2002, les professionnels ne décolèrent pas.
La ligne téléphonique du ministère du Tourisme sénégalais ne répond plus. Et pour cause. Car si les locaux sont encore debout, le ministère n’existe plus depuis trois mois. Après le limogeage de l’ancien ministre du Tourisme, Mamadou Makalou, aucun successeur n’est venu prendre la relève. On a bien créé une Délégation générale au tourisme, mais celle-ci attend encore son Délégué. Résultat : » oisiveté » et » déprime » sont les lots quotidiens des cadres de l’ex-ministère, comme le rapporte un reporter de Sud Quotidien.
Le manque d’enthousiasme est palpable dans chaque bureau. » Le département est bloqué « , regrettent certains. » Les dossiers tombent au compte-gouttes « , se plaignent d’autres. Alors que l’ex-ministère tourne au ralenti, les professionnels de la filière montent au créneau. A la veille de l’ouverture de la saison touristique 2001-2002, ils sont inquiets. Ils ne savent même pas quand celle-ci doit commencer.
Fermer boutique
Lors d’une conférence de presse donnée jeudi dernier, la coordination des organisations patronales de l’industrie du tourisme a exigé » le retour du ministère du Tourisme ou son rattachement à la Culture « . Elle a déclaré que l’industrie touristique, qui est la deuxième source de devises du pays, est dans une situation morose et appelé le gouvernement à prendre rapidement des mesures pour lui insuffler une nouvelle énergie.
Le Sénégal accueille 400 000 vacanciers par an. En août dernier, le Premier ministre Mame Madior Boye annonçait les objectifs du gouvernement en matière de développement touristique : attirer 5 millions de touristes par an d’ici 2010, ce qui pourrait dégager des recettes brutes de 450 à 500 milliards de FCFA (contre 96,8 milliards aujourd’hui). On en est loin. La coordination a même annoncé que les professionnels pourraient fermer boutique pendant une semaine si rien n’est entrepris par le gouvernement pour inverser la tendance.