Quarante ans de dictature, ça laisse des traces notamment en Libye. Quarante pour cent des Libyens préfèrent être gouvernés de façon autoritaire, d’après une enquête réalisée par les universités d’Oxford et de Benghazi. Leur excuse : ce sont des bleus en démocratie.
Les Libyens ne seraient pas fans de démocratie ou des années de dictature ont-elles fini par leur faire croire qu’ils ne pouvaient qu’être gouvernés de manière forte ? Pour le Dr. Christoph Sahm de l’université d’Oxford, cité par BBC Africa, la deuxième possibilité est celle qui se rapproche le plus de la situation des Libyens, un peuple encore novice dans la pratique démocratique.
La démocratie : un mode d’emploi sibyllin
Une étude réalisée par les universités d’Oxford et de Benghazi montre que 40% des 2000 personnes sondées préfèrent être dirigées par une personne ou un groupe de personnes exerçant une forte autorité. Seize pour cent sont d’ailleurs prêts à recourir à la violence pour des motifs politiques. L’enquête souligne que cela représente un vivier de 630 000 personnes auxquelles il faudrait rajouter les 280 000 autres qui ont pris les armes pendant la crise libyenne.
Cependant, convaincus qu’ils ont leur mot à dire quant à l’avenir de leur pays, 15% estiment que la démocratie doit être effective en Libye d’ici l’année prochaine alors que le double l’envisage dans un délai de cinq ans. A ces derniers pourrait être attribuée la palme du pragmatisme. La situation actuelle de la Libye post-révolutionnaire, qui célébrait ce vendredi le premier anniversaire de ce bouleversement politique, rend ce dernier scénario plus crédible.