Au Cameroun comme dans la plupart des pays d’Afrique, la danse représente un facteur
d’intégration non négligeable. Elle fait partie des éléments d’identité des peuples ainsi que
des communautés. Chaque ethnie est représentée au Cameroun par une danse qui lui est
propre. Cependant, certaines danses bénéficient d’une notoriété plus accrue et qui font
d’elles des fleurons.
L’Assiko qui provient de deux mots bassa « Issi » et « ko’o » qui signifient la terre et le pied,
incarne un rythme ancien chez les Bassa du Cameroun. Toutefois, contrairement à la
croyance populaire, il ne s’agit pas d’un héritage culturel ancestral. Dans la tradition orale de
ce peuple, il existe plusieurs récits de la naissance de l’assiko. L’une des plus célèbres de ces
légendes raconte que c’est avec l’arrivée des Espagnols au Cameroun (à Douala), que ce
rythme voit le jour. L’assiko est alors initié lorsque, par hasard, un autochtone bassa de la
ville de Douala, qui essayait de jouer quelques notes de la guitare d’un administrateur
espagnol, réussi à faire marier le son de ladite guitare, à celui des percussions traditionnelles
exécutées par ses comparses.
Une autre légende dit que l’assiko est né à Bidjocka non loin d’Eseka entre Edéa et Otélé. Le
chef Canton Ndogbessol Bidjocka, qui avait été exilé à Sangmélima par les Allemands, est
réhabilité à l’arrivée des Français. Lors des festivités organisées en 1938 en l’honneur de son
retour, un baladin autochtone (amuseur public) joue de la guitare au rythme des cris, des
tam-tams et des balafons ; ce qui marque ainsi la naissance de l’assiko.
Si toutefois toutes ces légendes divergent, elles s’accordent néanmoins sur le fait que
l’assiko se soit davantage fait connaître à partir 1958, grâce au musicien Jean Bikoko Aladin,
de regretté mémoire. Cette sonorité qui allie le sifflet, la guitare aux percussions, est aussi
une danse qui s’exécute en remuant la plante des pieds, les talons, les genoux, les hanches,
le bassin et les épaules.
A la base, l’assiko est une danse de guérison transformée en danse de fête. On le retrouve
lors de manifestations comme les deuils et les cérémonies traditionnelles.