La crise énergétique que traverse l’Afrique du Sud est une aubaine pour les firmes françaises. Le constructeur d’infrastructures énergétiques Alstom a conclu ce jeudi un contrat de 1,36 milliards d’euros avec le fournisseur d’électricité sud-africain Eskom pour la construction d’une centrale électrique au charbon. La délégation de grands patrons qui accompagne le président français Nicolas Sarkozy, en visite officielle en Afrique pendant deux jours, espère promouvoir le savoir-faire nucléaire français et décrocher de nouveaux contrats.
La France a décroché son premier contrat, ce jeudi, quelques heures après l’arrivée du président français Nicolas Sarkozy en visite officielle en Afrique du Sud. Le contrat d’un valeur de 1,36 milliard d’euros porte sur la construction d’une centrale électrique au charbon par la multinationale Alstom, l’un des leaders mondiaux dans les infrastructures d’énergie et de transport ferroviaire. Il intervient au moment où la Nation arc-en-ciel, la plus importante puissance économique du continent africain, traverse une crise énergétique sans précédent. La centrale d’une capacité de 4 750 mégawatts, qui sera baptisée Bravo, sera située dans la province du Mpumalanga.
En dépit des mises en garde de son gouvernement, le président sud-africain Thabo Mbeki n’aurait pas su anticiper l’augmentation de la demande de consommation énergétique. La société nationale d’électricité, Elskom, est aujourd’hui incapable d’y répondre. L’économie dans son ensemble en pâtit. Certaines entreprises du secteur minier, l’un des plus importants de l’économie sud-africaine, ont été obligées de fermer une partie de leurs sites de production pour restreindre leur consommation. La plupart des experts pensent que la crise devrait se poursuivre au moins jusqu’en 2013.
Une crise énergétique annoncée
Cette crise menace la croissance et met en péril l’objectif de réduction de la pauvreté. Le gouvernement, qui avait prévu de diviser par deux les taux de pauvreté et de chômage, respectivement de 43 et 30%, estime qu’il faudrait un taux de croissance de 4,5% entre 2005 et 2009 et de 6% entre 2010 et 2014. Or, en 2008, il ne sera que de 4%. Une baisse, due à l’inflation et à des taux d’intérêt élevés, qui sera aggravée par les problèmes d’approvisionnement en électricité.
La France, 8e partenaire économique de l’Afrique du Sud, pourrait bien tirer parti de cette conjoncture. Après des coupures d’électricités répétées dans le pays, l’Afrique du Sud a lancé un appel d’offre pour la livraison de réacteurs nucléaires. L’équipementier nucléaire Areva et le fournisseur d’électricité EDF, déjà bien positionnés sur le marché mondial, notamment en Chine, ont proposé de livrer 12 EPR ( réacteur nucléaire de troisième génération). Ils sont en compétition avec l’américain Westinghouse.
Nicolas Sarkozy a annoncé l’envoi « dès la semaine prochaine (des) ingénieurs de l’électricien EDF et du groupe nucléaire français Areva, pour aider les Sud-Africains ». Un geste d’amitié de la France.
Le président français a également indiqué, au Cap, que l’Agence française du développement (AFD) accorderait un soutien supplémentaire à la croissance économique du continent africain. Les 2, 5 milliards d’euros, promis sur cinq ans, porteraient l’aide totale pour le secteur privé à 10 milliards d’euros, permettant le financement de 2 000 entreprises et la création de 300 000 emplois.