Franklin Ngoni Njie, directeur général de la Cameroon Development Corporation (CDC), le 2ème employeur du pays après l’Etat (avec 22 000 employés), a lancé un véritable SOS le 18 janvier 2019 à Limbé, dans le Sud-Ouest du Cameroun, l’une des deux régions anglophones du pays en proie à des revendications séparatistes, depuis fin 2016.
S’exprimant sur les ravages que les sécessionnistes anglophones causent à cette unité agro-industrielle publique, qui gère des plantations d’hévéa, de bananes et de palmiers à huile dans la région du Sud-Ouest, le Dg de la CDC en a appelé à la sécurisation des installations et du personnel de l’entreprise, dont la majorité des ateliers sont à l’arrêt depuis plusieurs mois.
« Nous avons besoin de sécurité pour protéger nos employés et nos champs des attaques répétées des gens qui ne veulent pas nous voir réussir », a-t-il plaidé, avant d’annoncer qu’une fois que cette équation sécuritaire sera résolue, l’entreprise contrôlée à 100% par l’Etat camerounais aura besoin d’une enveloppe de 29 milliards de francs CFA pour se relancer.
« Sept milliards sont nécessaires dans le secteur de l’hévéa, 14 milliards pour les bananeraies, sept milliards pour les palmeraies. Le reste devrait servir à financer les arriérés de salaires », a expliqué Franklin Ngoni Njie.
Pour rappel, plusieurs sites de production de cette entreprise sont devenus des camps d’entraînement des sécessionnistes anglophones, qui y ont chassé tous les employés, puis traquent et torturent tous ceux qui continuent de venir dans les champs ; non sans détruire les installations de la CDC.
Conséquence, les plantations sont à l’abandon. Les rares noix de palme récoltées sous la peur sont désormais broyées par la Socapalm qui détient ses usines dans la région du Littoral. La production de la banane est en berne, avec pour conséquence une baisse de la production nationale depuis septembre 2018, date à laquelle la CDC a disparu du fichier des exportateurs de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam).