Les autorités ivoiriennes ont annoncé ce vendredi qu’elle ne transféreront pas Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-Président Laurent Gbagbo, à la Cour pénale internationale. L’ancienne première dame sera donc jugée par la justice de son pays.
Simone Gbagbo ne rejoindra pas son époux Laurent Gbagbo à la Haye, où il est emprisonné depuis qu’il a été livré par la justice de son pays à la Cour pénale internationale. L’ancienne première dame ivoirienne ne subira donc pas le même sort que son époux. Les autorités ivoiriennes ont annoncé ce vendredi qu’elles ne livreront pas Simone Gbagbo à la CPI, lors d’un conseil des ministres. « Cette décision, prise par le gouvernement, a pour but de juger Madame Gbagbo par la justice ivoirienne, qui est aujourd’hui réhabilitée et capable de lui garantir un procès juste et équitable », a déclaré Bruno Koné, porte-parole du gouvernement.
« Justice à deux vitesses »
La CPI, dirigée par la Gambienne Fatou Bensouda, a émis un mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo le 29 février 2012. L’ancienne première dame de Côte d’Ivoire pourrait être poursuivie, comme son mari Laurent Gbagbo, pour crimes contre l’humanité survenues lors des violences post-électorales de 2010-2011, qui ont fait plus de 3 000 morts et de nombreux déplacés. De leur côté, les pro-Gbagbo estiment qu’ils sont les seuls à être sur le banc des accusés, accusant la justice de leur pays de partialité. Ils pointent en effet aussi du doigt les pro-Ouattara, responsables de crimes lors des violences post-électorales, qui doivent notamment être jugés selon eux.
Dans un rapport publié en avril dernier, intitulé Transformer les discours en réalité, l’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch, a critiqué le Président Alassane Ouattara qui, selon elle, n’a pas respecté ses promesses d’instaurer une justice équitable dans le pays. A ce jour, aucun membre des forces pro-Ouattara ne figure parmi les 150 personnes inculpées pour des crimes commis durant les violences post-électorales, a-t-elle dénoncé. Dans ce rapport, l’ONG a également dénoncé le fait que les accusés n’aient jusqu’à présent pas été jugés. « Ce qui constitue un réel problème », selon elle. Pourtant la mise en place d’une justice équitable est un préalable pour que la réconciliation mise en marche par le Président Ouattara porte ses fruits.