Après la mutinerie du 19 septembre dernier, plusieurs milliers d’Ivoiriens ont fui les zones de combat, au Nord, pour trouver refuge au Mali. Depuis le 27 octobre, le ministère des Transports ivoirien a mis en place un pont aérien pour les rapatrier. Plus de 400 personnes en ont déjà profité.
Les Ivoiriens rentrent chez eux. Ils sont plusieurs milliers à s’être enfuis de Côte d’Ivoire suite aux événements du 19 septembre dernier et à avoir trouvé refuge au Mali voisin. Pour les rapatrier en terre ivoirienne, le ministère des Transports du pays a mis en place, depuis le 27 octobre, un pont aérien avec la compagnie nationale Air Ivoire. Six rotations ont été effectuées depuis, permettant à 460 personnes de regagner leurs pénates, » et nous continuerons tant qu’il restera des Ivoiriens au Mali « , insiste Philippe Ibitoa, chargé de communication du ministère des Transports.
Les chiffres officiels annoncent 5 000 ressortissants ivoiriens encore sur place, mais pour le chargé de communication » ils sont beaucoup plus « . Chaque rotation déverse une soixantaine de personnes, » hagardes et perdues « , note un journaliste de Fraternité Matin. » Après ce qu’ils ont vécu, ces réfugiés se retrouvent dans la capitale qu’ils ne connaissent pas forcément et ne savent pas quand ils pourront rentrer chez eux. » Parmi eux : un grand nombre de fonctionnaires qui étaient en poste dans le Nord du pays. On dénombre aussi beaucoup d’enfants car ce sont des familles entières qui ont fui les zones de combat.
En passant par Zégoua
Partis à pied, sans bagages et dans la précipitation, ils passent une ou deux nuits dans la brousse avant de débarquer en général à Zégoua, premier gros village malien après la frontière. C’est de là que les autorités maliennes les ont acheminés vers Sissako, première grande ville après la frontière, d’où le rapatriement peut être effectué. Sur place, ils sont logés et reçoivent à manger. » Les autorités maliennes ont paré au plus urgent et les ont vraiment bien traités compte tenu de la situation. De plus, une cellule humanitaire ivoirienne est sur place depuis le début du mois d’octobre pour gérer les ressortissants « , explique Philippe Ibitoa.
De retour en Côte d’Ivoire, le ministère des Transports leur donne de quoi se prendre en charge pendant quelques jours, puis organise leur départ vers leurs villes ou villages respectifs. » Nous rapatrions les Ivoiriens mais, dans l’autre sens, nous permettons aussi aux Maliens qui le souhaitent de rentrer chez eux. » Pour le ministère, ce pont aérien est » une réussite » et un » soulagement » pour toutes les familles. Il devrait se poursuivre encore quelques semaines.