Quelque 172 cas de méningite ont été enregistrés en Côte d’Ivoire, dont 44 mortels, depuis le début du mois de janvier, mais avec seulement 400 000 vaccins disponibles pour une population d’un million d’habitants vulnérables et un personnel médical mal préparé pour faire face à une épidémie, une crise sanitaire d’une plus grande ampleur est à craindre.
Le personnel médical « n’est pas bien formé » pour anticiper et faire face à une épidémie de méningite en Côte d’Ivoire, a déclaré Mamadou Guingaré, épidémiologiste au centre de surveillance pluripathologique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Burkina Faso, ce qui signifie que les autorités « n’ont pas une idée précise » de toute l’ampleur du problème.
En Côte d’Ivoire, seuls sept districts sanitaires ont enregistré des cas de méningites, les 65 autres districts n’en ayant signalé aucun, même si 18 d’entre eux sont connus pour être des districts à risques, a-t-il dit.
Des seuils épidémiques ont uniquement été signalés dans la ville de Tengréla (nord), près de la frontière avec le Mali, où 75 000 personnes ont été vaccinées.
Selon Rémi Allah Kouadio, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, les villes de Bouaké, Sakassou, Vavoua et Daoukro, dans le centre et le centre-ouest du pays, ont été placées en état d’alerte.
De l’autre côte de la frontière, au Burkina Faso, sur les 1 938 cas de méningite enregistrés depuis le début du mois de janvier, 255 ont été mortels.
Pour Kouadio Aka Tanoh Bian de l’OMS, l’organisation onusienne pourrait faire appel à un mécanisme de financement d’urgence, tel que le Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) des Nations Unies, pour acheter rapidement des vaccins pour la Côte d’Ivoire.
L’équipe de l’OMS en Côte d’Ivoire a indiqué qu’elle avait fourni au gouvernement 379 000 doses de vaccin contre deux types de méningite et qu’elle en avait demandé 600 000 de plus pour la Côte d’Ivoire à l’International Coordination Group on Vaccine Provision for Epidemic Meningitis Control, l’organisme qui fournit les vaccins contre la méningite.
La bactérie de la méningite, qui prend généralement des proportions épidémiques en Afrique de l’Ouest, souvent qualifiée de « région méningitique », entre les mois de décembre et mai, pourrait être particulièrement virulente cette année, à un moment où la région arrive au sommet d’un cycle de 10 à 12 années de crises méningitiques, selon les prévisionnistes de la santé.
Source Irin