La Côte d’Ivoire dans la confusion


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La Côte d’Ivoire s’est réveillée ce matin avec une gueule de bois. La locomotive de l’Afrique de l’Ouest nage dans la confusion. Si Abidjan est plus ou moins sous le contrôle de l’armée régulière, plusieurs autres villes, dont Bouaké et la capitale politique Yamoussoukro, sont aux mains des rebelles. Selon nos informations, les mutins quittent Korhogo pour se diriger vers Bouaké.

 » Yamoussoukro est sous couvre-feu. Il n’y a personne dans les rues. La ville appartient entièrement aux mutins et les policiers ont disparu depuis hier. La population reste cloîtrée chez elle. Les mutins ont pris le contrôle de la préfecture et de tous les sièges administratifs « , témoigne un habitant, contacté depuis Paris par téléphone, une demi-heure après la levée officielle du couvre-feu. Les autorités ivoiriennes ont instauré le couvre-feu sur tout le territoire de 18h à 8h jeudi soir, après la tentative de coup d’Etat imputée au général Robert Gueï qui a été tué, selon le ministre de la Défense, jeudi après-midi.

A Abidjan, les rues sont calmes mais désertes.  » Ce matin à 5 heures (7 heures à Paris), ça tirait encore très fort. On entendait des rafales d’armes légères pendant plus d’une demi-heure non loin de Cocody (quartier chic d’Abidjan, ndlr). Mais à 2h du matin, c’était plus fort et ça a duré plus longtemps », témoigne une habitante, contactée par téléphone à 9 heures (11h à Paris).

Les mutins résistent à Bouaké

 » Les mutins quittent le Nord et se dirigent vers Bouaké. Ils ont délaissé Korhogo pour renforcer leurs forces dans la seconde ville du pays « , révèle un diplomate occidental. Depuis ce matin, les échanges de tirs sont fréquents à Bouaké, à 400 km d’Abidjan. Le ministre des Sports ivoirien, Francois Amichia, pris en otage jeudi à Bouaké par les insurgés, a affirmé ce vendredi dans une déclaration à la radio nationale que les mutins lui avaient demandé de jouer le rôle de médiateur avec le gouvernement. « Ils m’ont demandé de dire au gouvernement ivoirien qu’ils sont prêts à négocier et qu’ils veulent que leurs conditions soient révisées. Ce matin nous avons fait un tour de Bouaké. Je peux vous assurer que rien n’a été pillé. Tous les magasins sont fermés, les rues sont vides ; il n’y a pas eu de violences « , témoigne le ministre.

Pour les autorités ivoiriennes, la tentative du coup d’Etat a échoué. Le dernier bilan est de 80 militaires loyalistes tués. En visite à Rome, le président ivoirien a décidé de donner une conférence cet après-midi.

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