Les émissaires la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont rencontré ce mardi les deux Présidents ivoiriens, notamment Laurent Gbagbo qu’elle menace de déloger par la force si le dialogue échoue. Pour l’heure, cette médiation semble avoir conduit au report du rassemblement ce mercredi des jeunes patriotes, proches de Laurent Gbagbo.
« Tout s’est bien passé », a déclaré ce mardi aux journalistes le président béninois Yayi Boni, membre d’une délégation de trois présidents de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a rencontré Laurent Gbagbo, l’un des deux présidents ivoiriens. Le Sierra-léonais Ernest Koroma, le Capverdien Pedro Pires et leur homologue béninois sont les émissaires de la Cedeao qui a menacé vendredi de faire « usage de la force légitime pour réaliser les aspirations du peuple ivoirien » si Laurent Gbagbo ne transférait pas « pacifiquement et sans délai » le pouvoir. Ce dernier a indiqué prendre « au sérieux » la menace de l’organisation sous-régionale qui préfère dans un premier temps recourir à la médiation.
Les trois représentants de la Cedeao ont également rencontré Alassane Ouattara, l’autre Président ivoirien déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) et reconnu par la communauté internationale, son Premier ministre Guillaume Soro, de même que le Représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Young-Jin Choi.
Un mois de crise
La médiation de la Cedeao, dont les résultats ne sont pas encore connus, aurait déjà permis le report du rassemblement des jeunes patriotes, proches de Laurent Gbagbo, qui devait ce tenir ce mercredi matin. « Je pense que la situation actuelle ne profite à personne. Laissons la diplomatie suivre son cours, c’est pour cela que je vais annuler le meeting demain (mercredi) place de la République», a confié à l’agence Reuters Charles Blé Goudé, leur chef de file et ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo. La porte-parole d’Alassane Ouattara, Anne Ouloto, l’a félicité pour « cette sage décision » et lui a demandé d’encourager de « M. Gbagbo à se retirer de façon pacifique».
Ce mardi marque, jour pour jour, le premier mois de la crise post-électorale qui secoue la Côte d’Ivoire depuis le second tour de la présidentielle du 28 novembre dernier. Selon un bilan des Nations Unies, les violences qui ont émaillé cette période ont fait au moins 173 morts et de multiples atteintes aux droits de l’Homme.