Opérateurs économiques et population civile se plaignent du retour des barrages, fixes et volants, établis par les forces de l’ordre ivoiriennes. Un mois après leur suspension, les barrages sont de nouveau sur les routes. L’insécurité augmente.
Barrages non autorisés. Il y a un mois, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, Emile Boga Doudou, se réjouissait de la baisse de la criminalité en Côte d’Ivoire. Il expliquait cette baisse par la levée des barrages et par l’instauration des patrouilles mobiles. Un mois plus tard, le constat est toujours alarmant. Catastrophique, même.
Non seulement les barrages illégaux sont toujours en vigueur mais les forces de l’ordre redoublent de férocité. S’estimant mal payées, elles revendiquent un droit de passage auprès des automobilistes. 500 F CFA (5 FF) par conducteur. Les chauffeurs de taxi et les transporteurs routiers sont les premiers à se plaindre des agissements des policiers.
T’as pas 5 francs ?
Les policiers s’amusent. Les opérateurs étrangers, qui s’étaient enthousiasmés pour le retour de la sécurité sur l’axe routier reliant Abidjan aux frontières du nord (Burkina Faso et Mali), s’inquiètent de nouveau devant l’ampleur de ce phénomène. La multiplication des barrages, autant de points de racket, pousse les entreprises des pays enclavés à délaisser le port d’Abidjan pour celui, plus sûr, de Dakar.
« La traversée du territoire ivoirien est périlleuse et surtout très coûteuse », s’indigne un cadre du Port autonome d’Abidjan. « À Yopougon, les barrages sont anarchiques. Sur une même voie, on peut en dénombrer deux ou trois distants de 500 m environ », confirme un chauffeur de Taxi au correspondant du Jour.
Le ministère de l’Intérieur insiste sur l’illégalité des barrages routiers fixes, mais paraît impuissant à les supprimer. Les policiers qui devraient faire ce travail ne veulent pas s’attaquer à leurs collègues…