La 9ème Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen s’est clôturée à Alger le 11 mai dernier par un bilan positif. Marquée par des interventions de choix, cette Copeam a surtout permis de renforcer les projets de coopération entre les deux rives de la Méditerranée.
La 9ème Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen (Copeam), qui s’est tenue à Alger du 8 au 11 mai, a refermé ses portes sur des propositions, des recommandations et certaines interventions marquantes. Jean-Marie Cavada, directeur de Radio France, indiquait lors de la dernière séance plénière que cette conférence avait su donner des résultats » extrêmement intéressants » et » éviter les dangers de la diplomatie des réunions « . Au-delà des mots donc, du concret. Notamment dans les échanges de programmes et de contenus entre les différentes radios et télévisions du bassin méditerranéen.
Jean-Marie Cavada a en outre appelé à » planter un pilier solide dans le Sud » pour compléter le Nord et son » organisation trop euro-centrée, trop continentale « . Se basant sur les dernières élections présidentielles françaises et leur traitement par les médias, il a rappelé le rôle de ces derniers, leur responsabilité nationale. » Il y a un lien entre le poujadisme des antennes et celui du vote « , a-t-il affirmé, rappelant que faire de la télévision ou de la radio n’est pas qu’une entreprise commerciale. » Nous avons une responsabilité en matière d’information quant à sa programmation. »
Pour un audiovisuel plus ouvert
Jean-Marie Cavada a regretté la disparition (ou la programmation trop tardive) de grands magazines de société sur les chaînes françaises, » dont nous avons besoin pour forger le jugement de nos contemporains » et la relégation des émissions culturelles à des heures indues. En conclusion, il a demandé aux médias de participer à la cohésion nationale plutôt qu’à sa destruction.
Le deuxième intervenant de marque de vendredi, Hervé Bourges, actuellement président de l’Union des journalistes de la presse francophone, a également insisté sur le rôle de » relais » que jouent les médias. » Les chaînes et les radios sont désormais mondiales. Elle sont en accès par satellite, par Internet. Nous sommes passés de l’ère de la rareté à celle de la profusion. Nous sommes entrés dans l’ère de la communication universelle. » Il a appelé les médias à travailler à l’ouverture des esprits, à servir de » passerelle » pour une » tolérance renforcée » et plaidé pour un » audiovisuel plus ouvert, pluraliste, protégeant les identités de chacun « .
La Palestine au coeur de la conférence
En pointillé ou au premier plan, le conflit Israël-Palestine a sans conteste pesé sur les travaux de cette 9ème Copeam. La cérémonie d’ouverture, mardi, a été marquée par l’intervention en duplex de Yasser Abd Rabo, ministre palestinien de la Communication. Quant à Hassan Balawi, chef de la délégation palestinienne et responsable du programme francophone de la télévision palestinienne, il a remercié les membres de la Copeam de leur intérêt porté à la crise proche-orientale. » Grâce à cela, nous ne nous sentons pas seuls. » Il est à noter que dans le cadre de cet espace d’échange euro-méditerranéen, la télévision palestinienne a déjà réalisé de nombreux reportages et qu’elle a signé récemment un documentaire avec l’Algérie. Un 26 minutes intitulé Oum Jaber, du réalisateur Mohamed Ayech.
On retiendra aussi de cette Conférence son succès auprès des professionnels des deux rives. L’année 2002 aura en effet connu un taux de participation record avec 400 participants venus de 27 pays. Et la volonté de dépasser le stade des promesses et donner un coup d’accélérateur à la coopération dans le cadre du processus de Barcelone.
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