La communauté internationale condamne le coup d’Etat en Guinée


Lecture 3 min.
arton15987

Les putschistes guinéens, qui affirment avoir pris le pouvoir au lendemain de la mort du président Lansana Conté, ont promis, mercredi, d’organiser des élections libres d’ici fin 2010. Cette déclaration pourrait apaiser la communauté internationale, qui, depuis le début des événements, condamne fermement cette prise de pouvoir.

Se dirige-t-on vers un déblocage de la situation en Guinée ? Les putschistes qui affirment avoir pris le pouvoir dans le pays, après l’annonce, lundi soir, du décès du président guinéen, Lansana Conté, ont garanti, mercredi, la tenue « d’élections libres, crédibles et transparentes fin décembre 2010 ». Ils ont par ailleurs dénoncé le fait que « certains officiers généraux » loyalistes « envisagent l’intervention de mercenaires venus de pays voisins qui sont déjà à l’intérieur », selon le quotidien français Le Monde. Des déclarations censées alerter la communauté internationale qui a condamné très fermement cette prise de pouvoir jugée « inconstitutionnelle ».

Le putsch militaire est loin de faire l’unanimité. Et ce, même en Guinée. Les autorités de ce pays se souviennent trop bien du coup d’Etat militaire du général Lansana Conté, le 3 avril 1984, qui s’était soldé par 24 années de règne, marquées par des répressions sanglantes et des atteintes aux droits de l’Homme. Le président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, a exhorté mercredi la communauté internationale à tout faire pour empêcher le succès de la tentative de coup d’Etat. La réaction de l’Union Africaine ne s’est pas fait attendre.

Condamnation de la communauté internationale

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) et l’UA ont appelé à une réunion d’urgence consacrée à la Guinée mercredi, à Addis Abeba, en Ethiopie. Le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Ramtane Lamamra a rappelé que, « selon la constitution guinéenne, l’intérim après la vacance de pouvoir devait être assuré par le président de l’Assemblée nationale pendant 60 jours durant lesquels des élections démocratiques devaient être organisées pour élire un nouveau président. « La Guinée a besoin d’une prise de position ferme de notre part en faveur du maintien de la légalité constitutionnelle », a-t-il précisé.

L’ambassadeur de Guinée de l’UA, Cheick Amasou Camara, a, quant à lui, souligné que le conseil militaire mis en place ne représentait pas la majorité de l’armée. « L’armée est divisée. Et il semble que les institutions fonctionnent en partie malgré leur suspension annoncée ». Il a noté que « face à cette situation de bipolarisation (entre le conseil militaire et le gouvernement légal), il existe un calme apparent au sein de la population, ce qui est salutaire ».

L’appel au calme de Ban Ki-moon

Même discours pour Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. Il a pour sa part appelé, mardi, à une transition pacifique et démocratique en Guinée. Un peu plus tôt, le même jour, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Saïd Djinnit, interrogé par l’AFP à Addis Abeba, avait exprimé la préoccupation des Nations unies au sujet de la tentative de coup d’Etat en Guinée et appelé « toutes les parties prenantes » à faire preuve de « retenue ».

Les putschistes ont voulu témoigné de leur bonne foi, mercredi, en garantissant la tenue bientôt d’élections présidentielles. Il leur reste maintenant à en donner les preuves.

Lire aussi:

 Guinée : Conakry entre coup d’Etat et légalité constitutionnelle

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News