La Chine offre un nouvel immeuble à l’Assemblée nationale camerounaise


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Intérieur Assemblée Nationale du Cameroun
Intérieur Assemblée Nationale du Cameroun

Le 30 novembre 2024, l’inauguration officielle du deuxième immeuble-siège de l’Assemblée nationale du Cameroun a eu lieu dans le quartier Ngoa-Ekellé à Yaoundé. La cérémonie a été présidée par Cavaye Yeguie Djibril, président de l’Assemblée nationale depuis 32 ans, en présence de Zhang Qingwei, vice-président du comité permanent de l’Assemblée populaire nationale de Chine.

Ce projet d’envergure, fruit d’un accord signé en septembre 2017 entre le Cameroun et la Chine, a nécessité un investissement de 60 milliards de francs CFA et cinq ans de travaux.

Un édifice moderne aux dimensions impressionnantes

Le nouvel immeuble, construit sur une superficie de 37 500 m², offre des installations modernes qui visent à améliorer les conditions de travail des députés et du personnel parlementaire. Voici ses principales caractéristiques :

  • Un hémicycle de 400 places ;
  • Un bâtiment administratif de 14 étages abritant des bureaux ;
  • Une salle de banquets de 1 000 places ;
  • Un musée parlementaire aménagé dans l’ancien hémicycle ;
  • Deux casernes, l’une pour les pompiers et l’autre pour la gendarmerie.
Immeuble de l'Assemblée nationale du Cameroun
Immeuble de l’Assemblée nationale du Cameroun

« Ce nouveau palais de l’Assemblée nationale inauguré ce jour va permettre aux députés et autres personnels de travailler dans de meilleures conditions », a déclaré Cavaye Yeguie Djibril.

Une coopération sino-camerounaise renforcée

Pour Zhang Qingwei, ce projet reflète la solidité des relations bilatérales entre la Chine et le Cameroun. « La construction de ce nouveau siège de l’Assemblée nationale traduit la riche et dynamique coopération bilatérale qui lie les deux pays. La Chine reste toujours prête à soutenir le développement du Cameroun. »

Cependant, ce « don » de 60 milliards de francs CFA suscite des interrogations au sein de la société camerounaise. Certains observateurs questionnent la pertinence d’une telle construction alors que le premier immeuble-siège, bien qu’ancien, est encore fonctionnel.

Patrick M., un patriarche, exprime son scepticisme : « Construire un autre immeuble-siège pour notre Assemblée nationale, c’est du gâchis. Pourquoi ne pas rénover l’ancien bâtiment, qui est encore en bon état ? Que cache ce don chinois ? Devons-nous attendre tout de l’étranger ? »

Il s’interroge également sur l’entretien futur de ce bâtiment, notant que les infrastructures précédemment offertes par la Chine, comme les palais des sports ou des congrès, nécessitent encore une assistance technique chinoise.

« Ne pouvait-on pas orienter ce don vers un domaine plus utile, comme l’agriculture ou l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages ? », ajoute-t-il.

Un projet aux implications multiples

La construction de ce « joyau architectural » symbolise une coopération fructueuse entre le Cameroun et la Chine, mais soulève aussi des préoccupations légitimes sur la gestion des priorités nationales. Alors que les députés profitent de ce nouvel espace, la question reste ouverte sur le devenir du premier immeuble et sur l’impact réel de cette infrastructure sur le quotidien des citoyens camerounais.

L’accord financier pour la construction de cet immeuble a été signé en septembre 2017 entre le Cameroun et la Chine. Les travaux, d’un coût total de 60 milliards de francs CFA, se sont étalés sur cinq ans. Ce projet s’inscrit dans une série de collaborations sino-camerounaises, notamment dans les domaines des infrastructures sportives, culturelles et institutionnelles.

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