Les Chinois et les Indiens financent massivement le secteur des infrastructures en Afrique, selon un rapport de la Banque mondiale qui vient d’être publié. Leurs investissements ont été multipliés par cinq entre 2004 et 2007.
Avec Panapress
La Chine, l’Inde et quelques pays du Golfe participent de plus en plus au développement des infrastructures en Afrique subsaharienne. Leurs engagements d’investissement sont passés de moins d’un milliard de dollars américains par an, avant 2004, à 5 milliards de dollars en 2007, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale. Intitulé Construire des ponts : le rôle croissant de la Chine comme financier de l’Afrique subsaharienne, le document montre comment de nouveaux partenariats dans le domaine des infrastructures sont en train de se développer en Afrique. Ils seraient encouragés par une croissance économique solide dans la région, un meilleur climat commercial et une demande croissante en matière de pétrole et autres matières premières de la Chine et de l’Inde.
Près de 70% des investissements chinois se concentrent en Angola, au Nigeria, en Éthiopie et au Soudan. « Les engagements croissants de la Chine en Afrique permettent de répondre à l’important déficit d’infrastructures sur le continent », a indiqué Obiageli Katryn Ezekwesili, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique.
Des infrastructures pour exploiter le pétrole
Les exportations en ressources naturelles de l’Afrique subsaharienne vers la Chine ont aussi considérablement augmenté. Ils sont passés de près de 3 milliards de dollars, en 2001, à 22 milliards en 2006. Le pétrole domine dans les exportations africaines vers la Chine. Néanmoins, la majeure partie de l’or noir africain est exporté vers les Etats-Unis et l’Europe, soit 57%, contre 14% pour la Chine.
Cette « coopération Sud-Sud (…) est axée autour de fortes complémentarités économiques entre la Chine et l’Afrique », indique Vivien Foster, économiste en chef de la Banque mondiale et coauteur du rapport. « La demande croissante de la Chine en ressources naturelles est associée aux réserves pétrolières et minérales de l’Afrique qui sont considérables et souvent sous-exploitées. Le besoin urgent de l’Afrique en infrastructures rencontre une industrie chinoise de la construction très compétitive au niveau international ».
Derrière la Chine, l’Inde a augmenté ses investissements en Afrique, en engageant 2,6 milliards de dollars depuis 2003. La majeure partie des investissements indiens concernent le Nigeria, indique le rapport. Les Etats du Golfe jouent un rôle plus substantiel dans le développement des infrastructures en Afrique. Ils engagent en moyenne 500 millions de dollars chaque année depuis ces sept dernières années.