Les kiosques à portables sont indésirables dans la capitale du Cameroun. La communauté urbaine de Yaoundé (CUY) vient de sommer les propriétaires des » téléboutiques pour portables » d’enlever leurs kiosques des artères de la ville.
Les » téléboutiques pour portables » sont des mini-kiosques démontables d’environ un mètre carré où l’on peut, à tout moment de la journée, passer des appels sur portables. A Yaoundé, ils sont devenus la panacée à la guerre des prix que se livrent les deux opérateurs du téléphone portable au Cameroun, NTM (Network telephone mobile) et Orange. Ils sont utilisés surtout pour téléphoner vers les portables du même opérateur. Les coûts sont moins prohibitifs.Discrètement installés, il y a quelques mois, aux abords des principales voies qui mènent au marché central de Yaoundé, les kiosques à téléphone portable connaissent une véritable explosion. Leur nombre est quasiment passé du simple au quintuple.
Occupation anarchique des trottoirs
Pour mettre un frein à cette prolifération, le délégué du gouvernement auprès de la CUY, Nicolas Amougou Nomah, a décidé de taper fort. » Les kiosques pour téléphones portables, installés de manière anarchique ces derniers temps à travers les rues de la capitale doivent être enlevés. Faute de quoi, ils seront dégagés et mis en fourrière par les services municipaux. »
Le communiqué des autorités municipales de la capitale du Cameroun ne prête pas à équivoque. Après les premières injonctions lues sur les antennes de la Cameroon Radio Television (Crtv), elles passent à l’offensive. Les » téléboutiques pour portables » doivent disparaître des trottoirs de Yaoundé. » Il n’y aura pas de poursuite judiciaire contre les récidivistes. Leur matériel de travail sera simplement confisqué, sans aucun moyen de recours « , précise l’un des adjoints du délégué du gouvernement auprès de la CUY. Depuis deux jours, la machine municipale est en branle. Plusieurs kiosques ont été détruits et une quarantaine des portables confisqués.
Concurrence déloyale
Les propriétaires des kiosques, qui, pour le moment, se font plus discrets, ne s’avouent pas vaincus. Ils veulent se constituer en comité et aller plaider leur cause à la CUY. Pour beaucoup d’entre eux, la décision de la CUY est un coup monté par leurs concurrents du téléphone fixe. » Les propriétaires des cabines de téléphones fixes vivent mal la concurrence. Ils sont frileux. Nous les délestons chaque jour d’une part importante de leur clientèle. Ils s’abritent derrière la CUY pour se débarrasser de nous « , affirme Roland Kamgeu, qui a vu deux de ses kiosques détruits par les services municipaux.