La Centrafrique libérée de l’embargo sur les armes


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Le Président de la Centrafrique, Faustin-Archange Touadera
Faustin-Archange Touadera, Président de la Centrafrique

La République centrafricaine célèbre un moment historique avec la levée de l’embargo sur les armes imposé par l’ONU depuis 2013. Le 30 juillet 2024, le Conseil de sécurité a unanimement adopté une résolution mettant fin à cette restriction, un événement salué comme une « victoire diplomatique » par les autorités de Bangui. Sylvie Baïpo Témon, ministre des Affaires étrangères, a exprimé sa fierté et sa satisfaction.

Il a souligné que ce succès est le fruit d’un long travail acharné pour recouvrer un droit essentiel à la souveraineté nationale.

Un contexte de guerre civile et de défis sécuritaires

L’embargo avait été instauré en 2013, au début de la guerre civile en Centrafrique. Bien que légèrement assoupli en 2022, permettant aux autorités de signaler leurs achats d’armes, il continuait de contrarier Bangui. Les groupes armés, en possession d’armes sophistiquées, posaient un défi majeur à une armée nationale limitée par l’embargo. Cette situation inégale alimentait les revendications des autorités centrafricaines pour la levée totale de cette restriction.

Une levée symbolique et stratégique

Pour Enrica Picco, directrice Afrique centrale d’International Crisis Group, cette levée d’embargo est avant tout une victoire symbolique pour le président Faustin-Archange Touadéra. La décision du Conseil de sécurité, prise sans opposition des cinq puissances titulaires, marque un tournant dans les relations internationales de la Centrafrique. Le réchauffement des relations entre Paris et Bangui a joué un rôle déterminant dans cette résolution. Ce qui a renforcé l’optimisme des autorités centrafricaines quant à la gestion future de la sécurité nationale.

Réactions mixtes : entre enthousiasme et préoccupations

La levée de l’embargo a été accueillie avec enthousiasme par l’opposition et la société civile. Martin Ziguélé, opposant politique, a salué cette décision, espérant que cela permettra de renforcer les capacités de l’armée nationale. Cependant, il a également souligné l’importance de la loi de programmation militaire pour transformer l’armée de projection en une armée de garnison. De son côté, Justin Yalingou, représentant de la société civile, a exprimé des inquiétudes concernant la porosité des frontières, qui pourrait favoriser le trafic d’armes et renforcer les groupes armés.

Les défis sécuritaires persistent

Bien que la levée de l’embargo soit une avancée significative, elle ne résout pas tous les problèmes sécuritaires du pays. Les frontières poreuses avec des pays comme la RD Congo, le Soudan et le Tchad restent une source d’inquiétude. Le trafic d’armes et l’approvisionnement des groupes armés demeurent des défis majeurs.

La coopération avec la France : une nouveauté espérée

La normalisation des relations entre la Centrafrique et la France ouvre de nouvelles perspectives pour la coopération en matière de sécurité. Bangui mise sur cette collaboration pour gérer au mieux ses problèmes sécuritaires et stabiliser le pays.

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