La Journée mondiale du refus de la misère fête ses 20 ans ce mercredi. A cette occasion, ATD Quart-Monde a dressé le bilan de sa campagne de lutte contre la pauvreté lors d’une grande manifestation à Paris. La délégation centrafricaine de l’organisation, présente lors du rassemblement, revient sur ses actions de terrain pour faire reculer la pauvreté.
« Cette journée est importante car la misère ne concerne pas qu’une personne, elle concerne tout le monde ». En quelques mots, Louise Mokonou résume l’importance de la Journée mondiale du refus de la misère, célébrée ce mercredi pour la 20e fois. Un grand rassemblement était organisé par ATD Quart-Monde, initiateur de cette journée, sur le parvis des droits de l’homme de Paris – où quelque 20 000 personnes étaient attendues. A cette occasion, l’organisation a dressé le bilan de sa campagne internationale « Refuser la misère, un chemin vers la paix ».
Louise Mokonou fait partie de la délégation centrafricaine d’ATD Quart-Monde invitée à participer à l’événement. Depuis quatre ans et demi, elle s’est engagée à soulager ses « amis centrafricains qui souffrent ». « Ils ont des problèmes de santé, d’alimentation… Je veux tout faire pour qu’on se rassemble et qu’on les sorte de la misère », explique-t-elle. Se rassembler pour combattre la misère, c’est l’un des maîtres mots de la campagne de l’organisation. « Les familles qui vivent dans la misère sont nos premiers partenaires, précise Sophie Razanakoto, accompagnatrice de la délégation centrafricaine. Tous nos projets de lutte contre la pauvreté s’inspirent de l’expérience et du savoir des familles concernées. »
Fierté, force et courage
Quelques projets ont déjà été réalisés. « Dans le quartier de Kokoro Boeing, à Bangui, nous avons creusé des canaux pour évacuer l’eau en cas d’inondations, commente Louise Mokonou. Nous avons aussi remarqué que beaucoup de mamans ne savent ni lire ni écrire, alors, avec le mouvement, nous avons mis en place pour elles des écoles d’alphabétisation. » Prochain défi, rendre l’eau potable accessible dans le quartier.
Plus généralement, ATD Quart-Monde s’attache à faire signer la « Déclaration de solidarité » qui circule partout dans le monde. « C’est une sorte de contrat entre les personnes et la société pour combattre la misère, précise Sophie Razanakoto. En Centrafrique, 400 personnes l’ont signée : des familles qui vivent dans la pauvreté, des partenaires… On ne force personne, c’est un engagement moral. Chaque pays essaye de collecter le plus possible de signatures car elles seront ensuite déposées aux Nations Unies. »
Les efforts à mener sont encore nombreux mais, petit à petit, la situation s’améliore. « Les familles commencent à s’ouvrir aux autres et à se diriger vers un autre milieu social. Au fur et à mesure, elles ont moins honte et elles arrivent à parler des difficultés qu’elles rencontrent », se réjouit Sophie Razanakoto. Et de conclure : « Elles ont leur place dans la société et peuvent lui apporter leur richesse : leur fierté, leur force et leur courage ».