La Centrafrique au niveau 3 de l’urgence humanitaire, selon l’UNICEF


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L’UNICEF a animé, le jeudi 2 décembre 2014, une conférence de presse au siège de son institution. Au centre de cette rencontre avec les professionnels des médias, la situation des enfants pendant la crise qu’a connu et que traverse encore la République centrafricaine. Evidemment, la crise humanitaire en Centrafrique a été déclarée au niveau 3 de l’urgence humanitaire, c’est-à-dire au même titre que la crise au Mali, en Syrie, aux Philippines,…

Le premier point de la rencontre animée par Souleyman Diabaté Représentant résident du Programme des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), avec les journalistes concernait le bilan des activités de l’organisme durant l’année 2013. En effet, tout observateur est en mesure de relever que l’année dernière restera gravée en noir dans l’histoire de la République centrafricaine, marquée par des violences et des atrocités sans précédent sur l’ensemble du territoire où chaque Centrafricain a été victime d’une manière ou d’une autre.

C’est également l’année au cours de laquelle des milliers de Centrafricains ont cessé brutalement de vivre, et que l’essentiel de la population, soit 2,5 millions de personnes, a été contraint à se déplacer soit à l’intérieur soit l’extérieur, plaçant ainsi 1,8 millions de personnes en situation humanitaire d’urgence. C’est globalement dans ce contexte que l’UNICEF, comme toute autre organisation humanitaire en Centrafrique, a pu assister tant bien que mal les quelque 2,3 millions d’enfants affectés par la crise dont quelques 3 600 enrôlés dans les groupes armés.

Selon Dr Célestin Traoré, « en 2013, nous sommes partis d’un Programme régulier à un Programme d’urgence humanitaire, pour mieux apporter des réponses conséquentes à l’évolution de la situation dans le pays, marquée par cette grande crise ». Ce changement d’orientation stratégique d’actions a permis à l’UNICEF de vacciner 4 800 enfants de moins de 5 ans contre la rougeole, la poliomyélite et de leur administrer de la vitamine A ; de distribuer à 47 000 personnes des produits de première nécessité, à savoir du savon, des bâches en plastique, des couvertures, des jerrycans ; de fournir du matériel de purification et stockage d’eau, ainsi que des produits d’hygiène à 280 000 personnes ; de prendre en charge 12 500 enfants souffrant de malnutrition aiguë ; de faire bénéficier à 2 700 enfants des activités récréatives et de soutien psychosocial dans des centres d’accueil.

En outre, dans le cadre d’aide à la reconstruction de leur vie, l’UNICEF a pu remettre du matériel didactique à 31 500 enfants ; 12 500 personnes vivant avec le VIH/Sida ont été prises en charge en ce qui concerne leurs médicaments ; 1 500 personnes victimes de violences basées sur le genre ont été assistées ; 672 enfants séparés ont retrouvé leur famille ; 206 enfants enrôlés dans les groupes armés ont été libérés. Egalement, depuis le 5 décembre dernier, l’UNICEF a été régulièrement au chevet des déplacés internes de la capitale, localité qui sombre dans une nouvelle flambée de violences. C’est par exemple qu’en plus d’appuis multiformes à certaines ONG humanitaires œuvrant sur les sites des déplacés, l’UNICEF amène de l’eau, construit des latrines et participe activement à l’assainissement du milieu.

Globalement, la crise est si dramatique que les besoins humanitaires ont dépassé largement les réponses apportées avec 600 000 déplacés internes, dont quelques 300 000 à Bangui, d’ailleurs l’UNICEF a vu ses structures pillées, son personnel attaqué, des conditions de travail difficile avec parfois les difficultés d’accès aux personnes affectées. Toutefois, l’UNICEF ne baisse pas les bras, l’institution onusienne table actuellement sur le projet de Centre temporaire d’encadrement sur les sites des déplacés internes. Ce projet consiste à initier des cours aux enfants sur seize (16) sites, sur la cinquantaine à Bangui. Les enseignants sont en train d’être recrutés sur chaque site.

Somme toute, les besoins restent énormes d’où le SOS incessant à l’endroit de qui de droit, pour voler au secours des personnes affectées.

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