Le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké a démissionné, mardi, sur demande de la Présidente de transition, Catherine Samba-Panza. La démission du chef du gouvernement et le remaniement ministériel à venir est prévu par l’accord de paix de Brazzaville signé le 23 juillet dernier.
Le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké a démissionné, mardi après-midi, accompagné de 20 membres du gouvernement conformément à l’accord de paix conclu le 23 juillet dernier à Brazzaville, capitale du Congo voisin, entre l’ex-seleka, les anti-balaka, le gouvernement, des représentants religieux et de la société civile. Selon le discours officiel émanant du Palais de la Renaissance à Bangui, il aurait démissionné « pour permettre la mise en place d’un gouvernement de large ouverture, suivant l’accord de paix de Brazzaville ». La démission du Premier ministre a été annoncé à la radio nationale par le porte-parole de la Présidence, Anicet Guiyama.
Une décision prise en haut lieu
Une ex-conseillère d’André Nzapayéké a expliqué les raisons de son départ. « Sa démission était attendue depuis quelques jours. Tout était fait hier pour qu’il puisse démissionner dans la journée. Il n’y a pas de raisons logiques et convaincantes à cette démission, mais c’est juste question de réalité politique. On veut procéder à un rééquilibrage de la transition actuelle », a-t-elle indiqué à Centrafrique Libre.
Selon des informations de ce journal qui cite une source proche de la Présidence, une réunion en haut lieu, lundi soir, au domicile de Catherine Samba-Panza, aurait décidé du sort du chef du gouvernement, en présence de l’ambassadeur de France en Centrafrique et du représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies, Babacar Gaye. « Hier nuit, des hauts responsables étrangers ont participé à une réunion chez la Présidente ; c’est là bas que la décision été prise de manière claire. Avant, c’était des rumeurs » a révélé cette source proche de la Présidente.
La Présidente Catherine Samba-Panza entendrait nommer son conseiller spécial, Mahamat Kamoun, au poste de Premier ministre, selon certaines sources, alors que l’ancien député et ministre d’Etat Karim Meckassoa apparaissait comme le candidat de la communauté internationale. Sous la présidence de François Bozizé, Mahamat Kamoun a été reconnu coupable de malversations de l’argent public et s’était réfugié aux Etats-Unis. Cette nomination, si elle se vérifiait, pourrait irriter l’ex-seleka qui considère que le poste de Premier ministre lui est dévolue.