Au terme d’un sommet extraordinaire tenu à Accra, au Ghana, ce dimanche 9 janvier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a décidé d’imposer de nouvelles sanctions aux autorités de la Transition au Mali, tout en brandissant une action militaire.
L’opportunité du sommet extraordinaire, de ce dimanche au Ghana, a été saisie par la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) pour décider de la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali. Il a en outre été décrété la suspension de toutes les transactions commerciales. Sont exclus de cette mesure suspensive les produits de consommation essentiels : pharmaceutiques, fournitures et équipements médicaux, matériel contre le Covid-19 et produits pétroliers et d’électricité.
Il a par ailleurs été décidé de la suspension du Mali de toute aide financière des institutions financières de la CEDEAO (BIDC et BOAD). De même, les avoirs du Mali dans les Banques Centrales et Commerciales de la CEDEAO sont gelés. Et selon le communiqué de la CEDEAO, ces sanctions imposées au Mali seront appliquées immédiatement et resteront en vigueur, en attendant le constat de progrès satisfaisants dans la mise en œuvre du chronogramme des élections.
« L’Autorité, après délibérations, a constaté avec regret l’échec des autorités de Transition au Mali à organiser les élections présidentielles d’ici au 27 février 2022 contrairement à l’accord conclu avec l’Autorité de la CEDEAO, le 15 septembre 2020 et à l’engagement de la Charte de la transition… Compte tenu de l’impact potentiellement déstabilisateur sur le Mali et sur la région, créé par cette transition au Mali, l’Autorité décide d’activer immédiatement la Force en attente de la CEDEAO, qui devra être prête à toute éventualité », souligne le communiqué.
En clair, une intervention militaire de la Force de la CEDEAO n’est pas écartée par la Conférence des chefs d’Etat. L’institution a en outre appelé l’Union Africaine, les Nations Unies et les autres partenaires à soutenir le processus d’application de ces sanctions, tout en continuant d’apporter leur soutien à une Transition politique acceptable. Ces décisions interviennent après l’interdiction des voyages et le gel des avoirs des autorités de la Transition du Mali.
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