La caravane de l’Internet au pied du moyen Atlas


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La Caravane Internet du Centre de recherches appliquées et de formations spécialisées écume les collèges de Beni Mellal au Maroc pour sensibiliser enseignants et élèves à l’utilisation des TIC à l’école. Un périple de trois mois pour la seconde édition d’une initiative qui touchera cette année 42 collèges. Interview.

Une Caravane Internet pour prêcher l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les collèges du Maroc. Telle est l’initiative du Centre de recherches appliquées et de formations spécialisées (Crafs) de Beni Mellal en collaboration avec le ministère de l’Education nationale. Partie le 27 février dernier à la rencontre de 42 établissements de la région, la seconde édition du genre a entamé un circuit de trois mois au cours duquel enseignants et élèves seront sensibilisés aux attraits pédagogiques des TIC. Une mission citoyenne, explique Ahmed Hafdi, inspecteur de français et membre du Crafs.

Afrik : Pourquoi une Caravane Internet ?

Ahmed Hafdi : Notre ministère (Education nationale, ndlr) a reconduit, dans les textes officiels, le développement des NTIC dans le paysage scolaire. Mais il ne peut pas prendre tout à sa charge. Notre objectif est pédagogique. L’initiative est à but non lucratif, comme le stipule la convention qui nous lie avec le ministère de l’Education nationale. L’année dernière la Caravane a duré 20 jours et nous avons visité 18 lycées.

Afrik : Comment fonctionne la Caravane de l’Internet ?

Ahmed Hafdi : Nous nous rendons dans chaque établissement pour cinq ou six interventions d’une vingtaine de minutes en dehors du temps scolaire pour ne pas perturber les cours. Même si les collèges ont leur matériel multimédia, nous venons avec deux ou trois ordinateurs portables, un projecteur vidéo ainsi qu’une caméra. Nous abordons différents axes avec les enseignants et les élèves : enseignement et multimédia, les sciences, les mathématiques. Nous avons également un axe relatif à la langue française et un relatif à l’arabe.

Afrik : En quoi consiste une intervention ?

Ahmed Hafdi : Nous présentons le thème puis la concrétisation d’une séquence multimédia développée par nos soins. Suivie d’un débat avec la classe et le professeur. Il s’agit pour une dictée, par exemple, de montrer un déroulement pédagogique multimédia à l’aide d’un CD Rom. L’image permet d’offrir un ancrage contextuel à la dictée, le son et le texte une écoute active de la part de l’élève. Pour les sciences, le multimédia permet de modéliser des expériences qu’on ne peut pas faire dans les établissements. Pour expliquer le fonctionnement de l’atome de manière moins abstraite par exemple.

Afrik : Vous prônez le tout multimédia ?

Ahmed Hafdi : Pas du tout, le multimédia n’est pas une fin en soi mais un outil d’apprentissage que l’enseignant doit pouvoir exploiter dans ses cours.

Afrik : Comment est perçu le multimédia chez les enseignants ?

Ahmed Hafdi : Comme pour toute innovation, on rencontre quelques résistances mais le corps enseignant est relativement initié. Les professeurs disposent généralement d’un ordinateur à la maison. Mais notre plus c’est de leur montrer une exploitation efficace et pertinente des supports.

Afrik : A part la vocation de sensibilisation, quels sont les objectifs de la Caravane ?

Ahmed Hafdi : Nous souhaitons à court terme créer un site Web par établissement, un forum de discussion réunissant élèves et professeurs, ainsi qu’une base de données pédagogiques nourrie par les enseignants pour faciliter les échanges d’expériences. Mais le plus important reste la création, en partenariat avec le ministère de l’Education nationale, d’un centre de recherche et de didactiques des disciplines.

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