Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, est une candidate trotskyste pour la prochaine élection présidentielle algérienne. Celle qui vient d’avoir 60 ans s’oppose aux « ingérences » étrangères, notamment de l’Union Européenne et des Etats-Unis. Elle s’attaque vivement à Ali Benflis.
C’est le programme de privatisation de Ali Benflis, notamment, qui est la cible de Louisa Hanoune, elle qui représente le Parti des travailleurs qui suit une ligne trotskyste. Ce lundi, celle qu’on surnomme parfois le « Chavez algérien » est en course pour l’élection présidentielle du 17 avril prochain.
« Je ferai mieux que lui », indique-t-elle à l’AFP au sujet de Hugo Chavez, « il a eu le courage de sortir son pays de l’emprise du FMI (Fond monétaire internationale) et de la Banque Mondiale mais il n’a pas annulé la dette ». Le mot d’ordre de la seule femme en course pour la prochaine élection, qu’elle qualifie d’« examen inédit dans l’histoire de l’Algérie indépendante », est « l’audace ».
Louisa Hanoune n’en manque pas. Elle précise son programme à la fois nationaliste et communiste : « l’audace pour l’impôt sur la fortune, pour la constitutionnalisation du droit de préemption, pour la suspension de l’accord d’association avec l’Union Européenne et du processus d’adhésion à l’OMC (organisation mondiale du commerce) et pour le retrait de la Zone arabe de libre échange (ZALE) ».
La « main étrangère », de l’UE notamment, est au centre de son combat
La « main étrangère », à travers les ONG et les multinationales est au centre de son combat. Ali Benflis, qu’elle a vivement critiqué, ce lundi, à l’occasion de son anniversaire, est, pour elle, « un candidat qui a donné des garanties aux étrangers ». Elle critique son programme de privatisation, la flexibilité des contrats de travail, le déverrouillage de la règle qui oblige les entreprises étrangères à ne détenir qu’au maximum 49% du capital d’une entreprise locale.
Elle a été une des ferventes opposantes au code de la famille qui relègue, pour elle, la femme algérienne au second plan. Louisa Hanoune, diplômée de droit de l’université d’Annaba dans l’est du pays, est bilingue. Elle a obtenu dans sa jeunesse, une maîtrise de langue arabe, ce qui n’est pas courant pour les dirigeants algériens. Depuis les années 90, elle a toujours était pour la négociation avec le Front islamique du Salut (FIS).
La secrétaire générale du Parti des travailleurs a fait de ce parti une des principales formations du pays, représentée à l’Assemblée nationale, derrière les partis qui forment l’Alliance présidentielle. A l’occasion du scrutin prochain du 17 avril, elle appelle à un saut qualitatif.