Au mois de juin, la Fifa avait protesté contre des retransmissions non autorisées de la Coupe du monde féminine de football par la chaîne beoutQ, diffusée sur Arabsat. L’instance suprême du football mondial avait donc demandé la coopération de l’opérateur Arabsat pour lutter contre cet acte de piratage manifeste et cette violation de la propriété intellectuelle. Sans succès puisque c’est maintenant la Confédération africaine de football (CAF) qui se plaint du piratage à grande échelle des matchs de la Coupe d’Afrique des Nations, CAN 2019.
Dsns un communiqué publié le 6 juillet, la CAF déclare avoir « constaté une nouvelle opération de piratage d’envergure conduite par la plateforme télévisuelle pirate dénommée “beoutQ”, dont est victime sa compétition phare », le tournoi final de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se déroule en Egypte du 21 juin au 19 juillet 2019. « Les retransmissions télévisées des 36 matches de la phase des groupes ont été détournées frauduleusement et mises à disposition sur beoutQ, avec le soutien du fournisseur de satellites Arabsat. Arabsat a refusé d’obéir aux demandes de suppression des retransmissions illégales », poursuit la CAF.
Derrière ce piratage massif des droits du football se cache en réalité une guerre entre pays arabes, le Qatar considérant que le piratage d’envergure a été initié par son grand rival d’Arabie Saoudite afin de mettre en difficulté financière la chaîne beIN Sports détentrice des droits exclusifs de la compétition. « Seul beIN Sports a passé un contrat avec la CAF pour la diffusion, en exclusivité et avec sous-licence, des matchs de la Coupe d’Afrique des Nations Total, EGYPTE 2019, concernant notamment les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient », rappelle la CAF.
beoutQ est diffusé dans le monde entier, et si la chaîne permet effectivement au grand public de voir les matchs de la compétition sans bourse délier, il ne faut pas oublier que les droits de diffusion vendus par la CAF assurent le financement et le développement des compétitions de football africaines et de ses associations membres. Le piratage peut donc entraîner la faillite des fédérations africaines et freiner le développement du football en Afrique.
beIN Sports réclame, depuis l’an dernier, un milliard de dollars pour un « piratage de masse » de ses programmes sportifs attribués à l’Arabie Saoudite via l’opérateur satellitaire Arabsat et beoutQ.