Daniel Kpalongo. Ce nom restera à jamais associé au noble art togolais. L’homme n’a eu de cesse durant toute sa carrière où qu’il se trouve, de porter haut le drapeau de son pays natal, le Togo. C’était encore le cas le 10 novembre dernier après qu’il eut remporté en France le titre WBF international face au Bulgare Jordan Vasilev. Ce titre sera vraisemblablement le dernier. Le pugiliste togolais a décidé de raccrocher les gants, définitivement. Non qu’il n’ait plus les aptitudes pour monter sur un ring, mais parce qu’il estime que l’amour qu’il porte à travers son art ne lui est aucunement rendu.
(De notre correspondant)
Le manque de motivation, rien de plus. Voilà la principale raison qui contraint le boxeur togolais, Daniel Sassou Kpalongo à prendre la triste décision de se retirer de la pratique d’une discipline où il s’est, sous la bannière du Togo, fait un nom sur les cinq continents. Alors même qu’il est au sommet de son art et continue de glaner des titres. Selon le pugiliste, cette retraite internationale n’est que la résultante de nombreuses frustrations accumulées ces dernières années. On ne doute plus que le sort qui lui a été réservé en 2009 ait contribué à ce choix.
A l’époque, Daniel Kpalongo, inscrivait son nom dans les annales de la WBF en super plumes, en battant aux points, le Geogien Arsène Martirozan. On se souvient de ses larmes de joie avec autour du cou un drapeau togolais. Ces dernières ne seront que de courte durée quand il sera confronté à la dure réalité togolaise ! Le peu d’égard des autorités togolaises pour le sport et le peu de reconnaissance pour ses principaux acteurs. Car une chose est de gagner un titre, une autre est de pouvoir le remettre en jeu six mois après sa conquête. Autrement, on se fait retirer le titre comme le stipule les règlements de compétitions internationales. C’est ce qui arrivera à Daniel Kpalongo.
En visite spéciale au Togo au lendemain de son sacre, Daniel Kpalongo a rencontré le chef de l’Etat, Faure Gnassingbe, pour lui montrer son titre WBF. Mais des mois après, Faute de moyens Kpalongo sera déchu de son titre WBF sans être remonté sur un ring pour pouvoir le défendre. Ni les autorités étatiques, ni celles sportives, ne réussiront à lui trouver les fonds nécessaires, ou à défaut user de leurs relations pour lui permettre de remettre en jeu son titre. La déception est grande pour le boxeur.
A quoi sert-il de suer sang et eaux pour se préparer, encaisser des coups et finalement gagner des titres, pour les perdre, parce que ceux qui devaient prendre leurs responsabilités, ne le font pas ? Le 10 novembre 2012, Daniel Kpalongo a battu Jordan Vasilev et a remporté le titre WBF international et a muri cette réflexion. Une façon de tirer sur la sonnette d’alarme et d’attirer l’attention sur le triste sort réserver aux sportifs qui font la renommée du Togo mais végètent, tirent aujourd’hui le diable par la queue. L’homme ne s’est pas pour autant éloigner du ring. Il compte se reconvertir en entraineur.