La Banque mondiale (BM) a annoncé un projet de collaboration avec l’Union africaine (UA) pour explorer les possibilités de mettre en place un Fonds d’investissement des transferts d’argent de la Diaspora.
Le communiqué de la Banque mondiale indique que la mise en place de ce Fonds sera basé sur les expériences internationales en matière d’exploitation des avantages des transferts d’argent pour financer les activités de développement menées par la Diaspora, d’une manière similaire à celle pratiquée dans le cadre des mécanismes existants en Amérique Latine.
Selon un rapport de la Banque mondiale de 2005, les transferts de fonds en provenance de la Diaspora africaine sont d’un montant compris entre 4 et 6 milliards de dollars par an et un nombre important de professionnels du continent vivent actuellement en dehors de l’Afrique.
Le projet de mise sur pied de ce Fonds a été annoncé après que la Banque a rencontré des associations de la Diaspora africaine à Washington pour discuter d’un engagement et d’une coopération accrus.
Plus de 200 représentants de ces associations basées aux Etats-Unis et au Canada ont assisté à cette réunion.
La Banque mondiale a indiqué qu’elle explorait des approches multiples pour travailler avec la Diaspora africaine, comme l’engagement de cette dernière en collaboration avec les pays membres africains dans la conception et l’exécution du portefeuille de projets en cours subventionné par la Banque mondiale (388 projets pour environ 22 milliards de dollars).
La Diaspora africaine, définie comme les populations de descendance/origine africaine vivant à l’extérieur du continent, joue un rôle de plus en plus important dans le développement de ce dernier, tant par les ressources financières qu’elle envoie dans ses pays d’origine que par son expertise professionnelle.
« La Banque mondiale est dans une position très stratégique pour aider à la mobilisation de la Diaspora africaine pour soutenir le développement économique sur le terrain en Afrique », indique le communiqué en citant Melvin P. Foote, le président de Constituency for Africa (CFA).
« Inciter la Diaspora à apporter une assistance technique à l’Afrique pourrait bien créer la synergie nécessaire pour trouver les moyens de poursuivre le développement du continent à l’avenir », a-t-il ajouté.
CFA est un réseau d’organisations, d’associations et d’individus basé à Washington DC engagé pour l’avancement et la responsbilisation de l’Afrique et des populations africaines à travers le monde.
Selon les informations de la Banque mondiale, plus d’un tiers des ressources humaines hautement qualifiées se trouvent actuellement dans la Diaspora.
Les études montrent que les Africains les plus instruits choisissent de plus en plus de ne pas retourner sur le continent et de rester dans leur pays d’accueil, après la fin de leurs études.
Une étude menée sur des étudiants africains titulaires d’un PhD aux Etats-Unis et au Canada entre 1986 et 1996 a montré qu’environ 44% d’entre eux ont décidé de rester dans ces pays.
L’impact de ce non-retour est débilitant pour les secteurs public et privé en Afrique, ce qui dans certains cas oblige les pays du continent à faire appel à des consultants internationaux qui coûtent excessivement cher pour faire le travail de développement.
La Banque mondiale estime qu’un partenariat avec la Diaspora africaine pour le développement du continent est par conséquent essentiel pour permettre à l’Afrique de renforcer ses capacités à utiliser et appliquer les connaissances et à favoriser son accès aux ressources financières.
« Avec le soutien des gouvernements africains, la Banque mondiale espère pouvoir utiliser son association avec la Diaspora africaine pour renforcer les performances de son large portefeuille de prêts pour une politique de développement et d’investissement dans la région (environ 22 milliards de dollars) en impliquant davantage la Diaspora avec le soutien des gouvernements, dans le projet d’assistance technique de 6 milliards de dollars financé par ce portefeuille », selon la banque.