L’Umqombothi est une bière traditionnelle du peuple Xhosa, faite avec un mélange de farine de mais et de mais écrasé, de sorgho malté, de levure (traditionnellement obtenue grâce à la racine de la plante moerwortel, Glia gummifera) et d’eau. La bière est opaque et possède une légère teinte brune. Sa consistance est épaisse, crémeuse et granuleuse. Elle est réputée pour son arôme et son goût particulièrement aigre.
L’Umqombothi est brassée selon des coutumes traditionnelles qui varient quelque peu selon les régions. Le peuple Xhosa filtrent la mixture de céréales fermentée au travers d’une passoire en forme de tube, faite d’herbes tressées, appelée intluzo.
Ces filtres sont fabriqués en tressant ensemble de nombreuses tiges de jonc soigneusement préparées et entortillées au préalable. Seules les personnes âgées les fabriquent encore, en utilisant des techniques ancestrales. C’est une technique délicate et très prenante en terme de temps et dont l’apprentissage et la transmission nécessite beaucoup de patience. Les générations plus jeunes ne sont pas toujours disposées à apprendre cet art, ce qui met en danger d’extinction et contribue à la perte du savoir-faire lié à la bière artisanale. Symboliquement, le intluzo occupe une place importante dans les foyers traditionnels du people Xhosa. L’intluzo pouvait par exemple être donné en cadeau aux nouveaux époux lors de cérémonies de mariage. Malheureusement, aujourd’hui il est plus courant d’utiliser des filtres en métal fabriqués en usine.
L’Umqombothi joue également un rôle culturel, social et spirituel très important. La bière est utilisée pour célébrer le retour des jeunes hommes, connu sous le nom d’abakwetha dans la culture Xhosa, après l’initiation et la circoncision rituelle. Mais elle est aussi utilisée pour contacter les ancêtres (amadlozi) et joue un rôle central dans de nombreuses célébrations ou événements de la vie comme les mariages, funérailles et imbizos (réunions traditionnelles).
L’Arche du Goût de Slow Food préserve et promeut les produits alimentaires, variétés et races animales qui risquent de disparaître, ainsi que les traditions et les connaissances auxquelles ils sont liés. L’Arche reçoit des candidatures de partout dans le monde, et accueille actuellement des passagers provenant de 140 pays différents.
Le réseau de Slow Food en Afrique du Sud est très actif dans la préservation des aliments traditionnels qui font partie de la culture locale. Jusqu’à présent, trois Sentinelles Slow Food (le sel de Baleni, les fromages au lait cru et le mouton Zulu) ont été créés, et 50 jardins potagers ont été mis en place grâce au projet 10 000 jardins potagers en Afrique.
Les groupes locaux à travers le pays établissent les fondations pour jouer un rôle important dans la stratégie de Slow Food International dans le futur. Ils organisent des campagnes et des activités, en travaillant avec des chefs, des producteurs et des écoles pour promouvoir une alimentation bonne, propre, juste et culturellement importante.