Les pays africains ont besoin de l’aide de la Banque mondiale pour traverser la crise financière mondiale. Prenant part au sommet de l’Union africaine, qui a pris fin ce mardi, les responsables de l’institution de Bretton Woods ont tenté de rassurer les Etats africains en s’engageant à mettre plus de fonds à leur disposition.
La Banque mondiale a tenu à assurer les pays africains de son soutien face à la crise internationale qui secoue les économies des pays riches et fragilise celles des pays africains, lors du sommet de l’Union africaine qui s’achève ce mardi à Addis Abeba. Baisse des exportations de 2% en 2008 par rapport à l’année précédente, recul des flux d’investissement de 2,1 à 1,5% du PIB, réduction des transferts d’argent des migrants et diminution de l’aide des pays développés seront les principales conséquences de la plus grave crise financière qu’ait connue le monde en 60 ans.
« La crise mondiale n’a pas provoqué un effondrement du système bancaire en Afrique, mais une crise économique qui se manifeste par un ralentissement de la croissance », a déclaré Obiageli Ezekwesili, vice-présidente pour l’Afrique, ce mardi après-midi lors d’une conférence de presse tenue en marge du sommet. Conséquences : chômage et paupérisation des populations les plus démunies. Obiageli Ezekwesili a insisté sur le fait que son institution allait veiller à ce que « les pays africains ne souffrent pas du manque de crédits » que ne pourront plus éventuellement leur accorder les pays industrialisés. « Nous allons donner davantage » : la Banque mondiale devrait ainsi consacrer « 7 milliards de dollars » en 2009 à l’Afrique, contre 5,8 milliards en 2008. En outre, des pays comme la République Démocratique du Congo bénéficieront de procédures accélérées. L’Etat congolais pourra ainsi disposer de 100 millions de dollars afin d’entretenir ses infrastructures et payer ses enseignants.
Plus de prêts en 2009 aux pays africains
La Banque mondiale va donc aider les pays africains à faire face aux urgences et à investir dans des secteurs prioritaires comme l’agriculture et les infrastructures. « La production agricole est une priorité, a déclaré Obiageli Ezekwesili. L’agriculture est un secteur clé pour la Banque mondiale parce qu’il permettra aux pays africains de faire face à la crise alimentaire. De même que les investissements dans les infrastructures qui sont indispensables au développement. »
« Nous ne pouvons laisser la crise actuelle (nuire) aux progrès que les Africains ont déjà fait », a rappelé Robert Zoellick, le président de la Banque mondiale dans un message délivré lundi par Obiageli Ezekwesili. Robet Zoellick est notamment revenu sur la proposition faite, il y a quelques jours, au Forum économique mondial de Davos : la création d’un « Fonds de vulnérabilité »cogéré avec les Nations Unies. Il devrait permettre de financer les infrastructures les plus urgentes, investir dans les ressources humaines et dans les petites et moyennes entreprises dans les Etats pauvres. Les pays industrialisés ont été invités à consacrer 0,7% de leur plan de relance dans le cadre de la crise pour financer ce fond. Sa création devrait être à l’ordre du jour du prochain sommet du G20 qui se tiendra en avril prochain à Londres.