Conseils pratiques : évitez les quartiers difficiles le mercredi et le samedi matin. Mais surtout à partir de 16 heures le reste du temps. L’heure à laquelle les banlieusards se lèvent. Quand France Culture déborde d’imagination. Edito.
De vastes quartiers en périphérie où le risque de télescopage est assuré pour celui qui s’y aventure. La banlieue, c’est l’endroit à éviter à partir de 16h. L’heure à laquelle les adolescents désœuvrés, qui ne vont pas à l’école, se lèvent. Bannissez les promenades banlieusardes du mercredi et du samedi matin. Ce sont les jours où les groupes de guerilla sont les plus actifs.
Ces précieux conseils sont ceux de Philippe Trétiack, spécialiste d’architecture, journaliste au magazine Elle et chroniqueur sur France Culture.
Flashback
Nous sommes le 11 novembre 2012. Ce matin-là, le journaliste – et « architecte », puisqu’il a le « plôme » comme il dit – présente ses réflexions hebdomadaires lors de l’émission Tout feu, tout flamme sur France Culture. Il convie à une « promenade » en Ile de France, à Champigny-sur-Marne dans le quartier des Mordacs. Là-bas, l’architecte Edouard François a travaillé sur la conception de 140 logements sociaux. Des maisons de ville superposées de barres des années 50.
Pendant les quatre premières minutes de sa chronique, Philippe Trétiack, vante les mérites de l’architecte François et de son « œuvre » architecturale des Mordacs. Une réalisation qui, selon lui, vaut le détour. Mais attention ! Il met toutefois en garde les pionniers qui « oseront » s’aventurer dans ce quartier un « peu paumé » et « très dur » ! « Un petit conseil, c’est quand même un quartier dur. Ca veut dire que faut quand même pas y aller le mercredi, faut pas y aller le samedi matin. Je veux ostraciser personnes, mais enfin c’est quand même des endroits où quand vous êtes pas du coin on vous repère. Et parfois il peut y avoir des télescopages un peu violent. (sic) »
L’animateur, qui a l’air de ne rien comprendre à ce que raconte ce savant de Trétiack, lui demande plus d’explications. Philippe s’emmêle : « C’est le jour où les ados, ils sont désœuvrés. Ils sont pas en classe. Tous les gens vous dirons que dans les cités dures faut pas y aller à partir de 4 heures de l’après midi quand les gens se réveillent. C’est terrible à dire mais c’est quand même la vérité. (sic) » (A moi en tout cas, personne ne m’a rien dit. Merci pour l’info !)
Evidemment, le génie de France Culture ne condamne personne à l’ostracisme. Juste quelques indésirables qu’il débarque de la société. Ces banlieusards qui menacent de faire chavirer le navire démocratique. C’est bien connu, dans les banlieues, quand les jeunes « désœuvrés » se lèvent à 16 heures, soit ils tabassent, soit ils volent. Et occasionnellement, ils violent dans les caves.
Certes, Philippe Trétiack est très éloigné de la réalité urbaine. Après tout, entre (bobos) de gauche, pourquoi ne pas se permettre ce genre de blague sur le service public ? Un flop.
Bon week-end sur France Culture. La bévue culturelle.