Après quatre ans d’absence, Lokua Kanza revient avec Toyebi té, un quatrième album tout en douceur et en légèreté. Force de la simplicité, l’artiste congolais épure un style qui ne perd rien de sa richesse et de sa sensibilité. Authentique.
Finesse et sensibilité sont les deux mots qui pourraient le mieux caractériser Toyebi té, le nouvel album de Lokua Kanza. Quatrième opus pour l’artiste congolais qui encore une fois fait honneur à sa réputation. Savoureusement acoustique, la production affiche de très beaux arrangements, tout en légèreté et en simplicité.
Ray Lema, Ismaël Lô, Baaba Maal, Goeffray Oryema, Manu Dibango, Papa Wemba, CharlElie Couture, Jacques Higelin, Alain Bashung, la liste des personnes avec qui Lokua a déjà travaillé est aussi impressionnante qu’éclectique. Grands noms de la musique africaine ou de la musique française, il les aura tous séduits par ses talents d’arrangeur et sa force mélodique. Toyebi Té en est l’illustration parfaite.
Homme-orchestre
Auteur, compositeur, interprète, musicien, producteur, Lokua Kanza sait tout faire. De son inspiration il est le maître à bord. Pour autant, Lokua ne se réfugie pas dans un quelconque autisme artistique. Au contraire, il garde ses oreilles bien ouvertes et se nourrit d’autres influences pour enrichir son style. Outre la participation du rappeur congolais Passi sur « Je n’ai pas choisi », il invite dans son album rien de moins que l’Orchestre philharmonique bulgare pour l’accompagner dans son voyage musical.
Tout à l’air si simple. Bruit de palabres, petits chants d’oiseau, un ruisseau, au loin, viennent colorer la production fluide et douce mitonnée par Lokua. Tête pensante de son oeuvre, il en est aussi la voix. En lingala, en français ou en anglais, elle se balade tranquillement sur les mélodies, épaulée par de très beaux choeurs, et peut à loisir emmener le rythme plus haut vers les contrées d’un groove très acoustique comme dans « Good bye ». Au final l’album est une bonne réussite et reste un univers à découvrir.
Pour commander le disque de Lokua Kanza « Toyebi Té », Universal, Yeno Music (2002)