Le Groupe de la Banque africaine de développement a organisé les 28 et 29 mars 2019 à l’hôtel Sawa de Douala, un séminaire sur la promotion et le financement du secteur privé au Cameroun.
L’objectif était d’une part de sensibiliser et d’informer le monde des affaires camerounais sur les instruments financiers de la BAD, dédiés aux opérations du secteur privé et, d’autre part, de donner l’occasion aux opérateurs économiques camerounais d’avoir des échanges B-to-B avec les experts de la Banque sur les opportunités concrètes de financement des projets dans les domaines des infrastructures, de l’énergie, de l’agro-industrie et du secteur financier.
Ce séminaire de deux jours a rassemblé près de 200 participants, dont des hauts responsables du gouvernement et du secteur privé, des jeunes, des dirigeants d’entreprises, de banques et de la société civile, ainsi que des experts de la Banque africaine de développement, et les autres partenaires au développement basés au Cameroun.
« L’ambition de la Banque africaine de développement est de changer de cap. Preuve en est avec cet événement régional. Nous commençons par le Cameroun pour son potentiel et son rôle de locomotive pour la sous-région », a souligné Dr. Ousmane Doré, directeur général de la Banque pour l’Afrique centrale.
Ce pays dispose d’un énorme potentiel de développement, qui mérite d’être exploité notamment à travers une participation active du secteur privé. La Banque africaine de développement y est déjà présente et peut faire valoir ses instruments de financement du secteur privé. Comment alors changer de paradigme et renforcer l’implication du secteur privé, véritable catalyseur de l’économie nationale et créateur de richesses ? Dans quelles mesures rapprocher la Banque africaine du secteur privé camerounais pour amorcer un développement effectif de l’économie de ce pays ?
C’est à ces questions qu’ont répondu les représentants du gouvernement camerounais, des experts de la Banque africaine de développement, des acteurs clés des secteurs public et privé ainsi que des représentants de la société civile lors des journées d’échanges sur la promotion et le financement du secteur privé au Cameroun.
Depuis le début de ses opérations au Cameroun, en 1972, avec le financement de la construction du terminal de l’aéroport international de Douala, le portefeuille actuel de la Banque représente 25 projets d’un montant total dépassant les 1000 milliards de francs CFA, soit environ 1,7 milliards de dollars américains, répartis dans les secteurs stratégiques des infrastructures, de l’énergie, de l’eau et assainissement, de l’agriculture et de la gouvernance. Cependant, la part des opérations du secteur privé ne représente qu’environ 11% du total des engagements de la Banque au Cameroun.
Dans la dynamique de décollage économique du pays, une meilleure compréhension des instruments de la Banque est nécessaire pour booster le secteur privé camerounais. D’où la nécessité d’organiser ces journées d’échanges.
Pour cette première rencontre de ce genre au Cameroun, et en Afrique centrale en général, l’enjeu est de taille. « A la Banque africaine de développement, nous avons des expériences de développement du secteur privé, mais la problématique qui se pose, au regard des enjeux, c’est de changer d’échelle en Afrique centrale et d’aller plus loin. Il s’agit de rapprocher les deux partenaires – la Banque africaine de développement et le secteur privé camerounais – dans un souci d’échange d’informations pour changer de paradigme », a souligné Solomane Koné, responsable pays de la Banque africaine de développement au Cameroun.
«La coopération entre la Banque et le Cameroun s’articule autour de la stratégie d’intervention-pays, qui accompagne la stratégie de développement du pays dans le cadre du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE). Dans cette dynamique, et au plan institutionnel, la Banque dispose d’une stratégie de développement du secteur privé, qu’il convient de déployer en allant plus loin dans la mobilisation des ressources des secteurs public et privé pour une mise en œuvre effective des High5», estime Solomane Koné.
Outre des panels de discussions et des rencontres « B to B », plusieurs communications ont été faites, dont celle de Paul Tasong, Ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT), représentant personnel du premier ministre, et celles d’acteurs importants du secteur privé et des banques du Cameroun.
Un panel de discussions de haut niveau s’est penché sur la problématique du financement du secteur privé, avec un accent particulier sur le rôle de la Banque dans la promotion et le financement de ce secteur.
Le vice-président de la BAD, chargé du Secteur privé, de l’infrastructure et de l’industrialisation, Pierre Guislain, a partagé son expérience sur la stratégie de l’institution en matière de développement du secteur privé. Ousmane Doré, s’est exprimé sur le rôle de ce secteur dans l’économie camerounaise et régionale. Une séquence de questions et réponses avec les participants et une conférence de presse ont marqué le clou de cette rencontre de haut niveau, qui, de l’avis des participants, fera « tache d’huile ».