Le ministère algérien de l’Enseignement supérieur veut mettre en place une université virtuelle. L’objectif est de rapprocher l’université de la population, et d’offrir à tout le monde l’occasion d’accéder au savoir.
L’université de demain s’invente aujourd’hui. Le ministère algérien de l’Enseignement supérieur veut mettre le savoir à la portée de tous les Algériens. « L’université virtuelle permettra aux étudiants de suivre des cours à leur convenance et suivant les horaires qu’ils auront choisis. C’est un moyen de donner des chances à tout le monde d’accéder au savoir. Ce type d’université va résoudre le problème du manque d’encadrement et de documentation », s’enthousiasme El Hadi Khaldi, recteur de l’Université de formation continue.
Les autorités algériennes veulent délocaliser l’enseignement supérieur et désengorger les universités, situées pour la majorité dans les grandes villes côtières. « En raison de la délocalisation opérée par l’enseignement virtuel, les universités algériennes sont en voie de passer d’une situation de monopole géographique à une situation de concurrence, à l’exemple de la télévision nationale une quinzaine d’années plus tôt », prophétise Mohand Saadia, chercheur.
L’université à domicile
« L’analphabétisme aujourd’hui, c’est le fait de ne pas savoir utiliser et exploiter l’outil informatique « , explique Mohand Saadia. Le ministère de l’Enseignement supérieur parie sur le télé-enseignement. L’Algérie s’est engagée à participer activement au projet » Avicenne « . L’Université de formation continue représentera l’Algérie dans ce projet qui réunit 15 pays du Bassin méditerranéen. Le projet Avicenne est parrainé par l’Union européenne avec la collaboration de l’Unesco. Avicenne permettra de construire un réseau technologique pour l’enseignement à distance entre les quinze pays partenaires. Enseignants, chercheurs et étudiants auront accès à une grande bibliothèque virtuelle.
» L’information scientifique et technique devient obsolète à partir du dixième mois après sa publication. Or, une information publiée en anglais met généralement six mois avant qu’elle ne soit accessible en français et dix ans avant que sa version papier n’arrive en Algérie « , s’exaspère un enseignant de l’UFC. Le ministère de l’enseignement supérieur promet que l’université virtuelle sera opérationnelle à la rentrée prochaine. A suivre.