L’Université Virtuelle Africaine (UVA) et l’Agence Universitaire de la Francophonie signeront le jeudi 18 mars prochain, à Montréal (Canada), une convention de coopération. Jacques Bonjawo, président du conseil d’administration de l’UVA revient, en exclusivité pour Afrik.com, sur les objectifs et les modalités de ce rapprochement.
Voilà bientôt cinq ans que l’Université Virtuelle Africaine (UVA) existe. Avec un nouveau recteur à sa tête, le Kenyan, Peter Dzvimbo, et 25 000 étudiants, elle s’apprête le 18 mars prochain à franchir une étape déterminante dans son développement. Au travers d’un accord de partenariat avec l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) l’institution s’assure une présence plus forte en Afrique francophone jusqu’ici maillon faible de son réseau virtuel. La convention sera signée en présence du secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie, Monsieur Abdou Diouf. Entretien exclusif avec le président du Conseil d’administration de l’UVA, Jacques Bonjawo.
Afrik : Pourquoi cet accord de partenariat ?
Jacques Bonjawo : A travers cet accord, nous allons essayer de dégager des synergies et de renforcer nos capacités techniques et pédagogiques en Afrique francophone. Ce qui va accroître les possibilités offertes aux étudiants et aux enseignants et permettre à nos deux institutions de réaliser des économies d’échelle notamment en termes de coût des infrastructures.
Afrik : Les pays francophones sont faiblement représentés au sein de l’UVA. Pensez-vous que ce rapprochement va contribuer à faire naître un regain d’intérêt pour l’institution en Afrique francophone ?
Jacques Bonjawo : Nous avions effectivement l’impression que les pays francophones étaient des laissés-pour-compte dans l’aventure de l’UVA. Nous prévoyons par conséquent une présence plus accrue, dans cette partie de l’Afrique, en nous appuyant sur le réseau de l’AUF.
Afrik : Comment va se matérialiser concrètement cet accord ?
Jacques Bonjawo : Nous allons mettre notre système Internet et satellitaire à la disposition des étudiants et dispenser des cours dans les institutions de l’AUF. L’UVA, quant à elle, va profiter de l’expertise, de l’expérience et de la notoriété de l’Agence dans les pays d’Afrique francophone dans lesquels elle est très bien implantée. Il s’agira de mettre en commun nos compétences, les ressources en langue française fournies par nos partenaires du Nord mais aussi de développer la coopération Sud-Sud, une problématique qui nous est chère, de même que le volet francophone de notre bibliothèque virtuelle et les centres d’excellences de l’UVA.
Afrik : Qu’est ce qu’un centre d’excellence ?
Jacques Bonjawo : Les centres d’excellence pilotent les campus numériques dans un espace géographique donné. Ils contrôlent la qualité des cours dispensés par les centres d’enseignement, certifient et valident les diplômes qui y sont délivrés. En Afrique de l’Ouest, par exemple, l’Université Gaston-Berger de Saint Louis, au Sénégal, supervise les campus numériques du Niger et de la Mauritanie.
Afrik : A quand remontent les pourparlers qui ont donné naissance à cet accord ?
Jacques Bonjawo : Nous avons eu un série de rencontres informelles mais la première réunion concrète s’est déroulée en septembre 2003.
Afrik : Quelles sont les perspectives de l’UVA ?
Jacques Bonjawo : Notre ambition est de couvrir toute l’Afrique et de faire reconnaître nos diplômes via des institutions comme le Cames (Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur, ndlr) qui est un organisme d’accréditation. Nous envisageons également de faire baisser les frais d’inscription qui s’élèvent actuellement à 900 dollars par an pour une formation diplômante sur quatre ans (à comparer au coût moyen d’un MBA qui varie entre 9 000 et 36 000 euros en Occident, ndlr).
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