Le recteur de l’Agence universitaire de la Francophonie, Bonaventure Mvé Ondo, a invité lundi les étudiants
de l’université de Bangui, capitale de la République Centrafricaine, à se saisir du campus numérique francophone pour réduire la fracture entre le Nord et le Sud en matière de production scientifique.
« Je vous lance le défi de sortir notre continent de l’apartheid scientifique et économique par votre travail, en lui permettant de relever le volume, la qualité et la nature de ses produits scientifiques et économiques », a déclaré M. MVé Ondo, qui s’exprimait lors de la cérémonie de rentrée académique de l’université de Bangui.
« Tout le monde sait que la véritable richesse n’est ni dans le sous-sol, ni dans les biens de consommation, mais dans la matière grise », a-t-il également affirmé, soulignant que « les universités et structures de recherches américaines assurent près de 35 pour cent de
la production scientifique mondiale » contre seulement 0,3 pour cent au continent africain.
Doté de 51 ordinateurs, 2 serveurs et 3 salles de formation financés dans le cadre d’un projet d’environ 600 millions de FCFA (1,1 millions de dollars US) dénommé SUPCA, le campus numérique francophone devrait permettre aux étudiants de l’université de Bangui d’accéder aux banques de données scientifiques internationales et à
leurs enseignants de mettre leurs cours en ligne et ainsi de partager leur savoir et leurs expériences avec l’ensemble de la communauté universitaire internationale.
Licence, Master, Doctorat
« Désormais, il n’est plus nécessaire de s’expatrier pour passer le doctorat ou l’habilitation à diriger les recherches », s’est réjoui le recteur de l’université de Bangui, M. Faustin Touadéra, qui a solennellement annoncé l’ouverture cette année de plusieurs masters dans le cadre du système LMD (Licence, Master, Doctorat), ce qui devrait, selon lui, « contribuer à réduire la fuite des cerveaux. »
Créée le 12 novembre 1969, l’université de Bangui, qui peut se targuer d’avoir formé la plupart des cadres exerçant dans l’administration publique centrafricaine, compte aujourd’hui 6.612 étudiants et 212 enseignants, répartis dans 12 instituts et centres de recherches.
En plus du campus numérique, le chef de l’Etat centrafricain, François Bozizé, qui présidait la rentrée académique de l’université de Bangui, a également inauguré un laboratoire d’hydro-sciences, également financé par le projet SUPCA.