L’Union Européenne a adopté, mardi, à Bruxelles, des sanctions contre 37 proches du président zimbabwéen Robert Mugabe, ainsi que contre quatre entreprises soutenant son régime. Elle espère que les interdictions de voyager et les gels d’avoirs permettront d’influencer le cours des négociations politiques entre le pouvoir et l’opposition, qui doivent commencer ce jeudi en Afrique du Sud.
L’Union Européenne (UE) allonge sa liste des indésirables zimbabwéens. Les ministres des Affaires Etrangères des 27 ont adopté mardi à Bruxelles (Belgique) des sanctions contre 37 personnalités proches du président Robert Mugabe, dont la réélection le 29 juin est contestée par une partie de la communauté internationale. Ces personnalités sont jugées « responsables des exactions perpétrées pendant la campagne présidentielle ». « Il nous a semblé impossible d’accepter ce second tour de l’élection – marqué par des pressions physiques, des tortures d’enfants, des intimidations barbares -, que cette violation des règles démocratiques les plus élémentaires soit acceptée », a justifié le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.
Nouvelles sanctions en septembre ?
Parmi les 37 responsables visés on compte le gouverneur de la Banque centrale, Gideon Gono, des policiers, des journalistes et des officiers de l’armée accusés d’avoir participé aux exactions commises lors des élections. En tout, cela fait désormais 168 proches du pouvoir qui sont interdits de voyager et dont les avoirs ont été gelés. S’ajoutent à eux, pour la première fois, quatre entreprises soutenant le régime Mugabe. Il s’agit de la holding financière de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, le parti au pouvoir), Zidco Holdings, et de sociétés appartenant à la famille du chef de l’Etat.
Par ces dispositions, l’UE espère influencer le cours des négociations entre le pouvoir et le Mouvement pour un changement démocratique, principal parti d’opposition. Les deux camps avaient signé lundi un accord cadre jetant les bases de négociations censées déboucher sur la formation d’un gouvernement de coalition. Les pourparlers devraient commencer ce jeudi en Afrique du Sud et se poursuivre pendant deux semaines à huit clos. Si la situation politique du Zimbabwe devait ne pas s’arranger, les 27 pourraient appliquer de nouvelles mesures de rétorsion en septembre.