L’Union européenne s’est déclarée lundi « particulièrement préoccupée » par les affrontements directs entre les armées tchadiennes et soudanaises, appelant les autorités du Tchad et du Soudan à faire preuve de retenue et à revenir aux engagements de la Déclaration de Tripoli.
Dans un communiqué des services du Conseil des Etats membres remis à la presse, à Bruxelles, l’Union européenne demande aux deux parties de tout mettre en oeuvre pour éviter une escalade à la frontière, pouvant « compromettre durablement » les efforts de paix au Darfour qui pourrait aggraver encore les souffrances des populations de cette région troublée du Soudan, ainsi que de l’Est du Tchad.
Le communiqué souligne que l’Union européenne condamne la continuation des attaques perpétrées contre la Mission de l’Union africaine au Soudan (AMIS), notamment près de Sortory, au Darfour Nord, les considérant comme « des violations délibérées » de l’Accord de cessez-le-feu en vigueur et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Soudan.
Par ailleurs, l’Union européenne présente, dans ce communiqué, ses sincères condoléances à la famille du soldat rwandais tué au cours de la nouvelle attaque.
Pour l’Union européenne, ces incidents démontrent une fois de plus la gravité de la situation, ainsi que l’ampleur de la dimension régionale de la crise du Darfour, soulignant l’urgence de déployer au Soudan, une force hybride UA-ONU.
Besoin d’une force hybride de mantien de la paix
On rappelle que des informations en provenance de Khartoum font état d’un accord qui serait intervenu entre les Nations unies et le Soudan pour le déploiement d’une force de maintien de la paix sous la double bannière de l’ONU et de l’UA.
On attend toujours la confirmation de cet accord par Khartoum alors que Washington presse les autorités soudanises à accepter le déploiement d’une force hybride.
Le secrétaire d’Etat américain Négroponte, en visite à Khartoum, a souligné la nécessité d’une force hybride au Soudan, tout en précisant que la commandement d’une telle force devrait revenir à l’Union africaine, qui fournirait la majorité des troupes.
Les Etats-Unis réclament en outre le désarmement des milices djandjawids, soutenues par le gouvernement de Khartoum.
Il faut savoir que 7.000 soldats de l’AMIS sont actuellement déployés au Soudan. A ces troupes devraient s’ajouter 3.000 Casques bleus de l’ONU, ainsi que des renforts matériels pour constituer la force hybride UA-ONU. Le Soudan aurait donné son accord tout en refusant l’envoi par l’ONU de six hélicoptères d’attaque pour assurer la protection des Casques bleus.
Le conflit au Darfour, qui dure depuis 3 ans, a déjà fait plus de 250.000 tués parmi la population civile et près de 3 millions de personnes déplacées à l’intérieur du Soudan, rappelle-t-on.